La Maison de la diaspora marocaine voit le jour: de grandes ambitions pour un objectif commun

Jamal Belahrach, président de la Maison de la diaspora marocaine.

Jamal Belahrach, président de la Maison de la diaspora marocaine. . khalil Essalak / Le360

Une structure qui s’adresse à l’ensemble de la diaspora marocaine dans le monde et souhaite accueillir toutes les composantes et la richesse de cette communauté au sein d’une même maison, celle du Maroc… C’est la mission première de la Maison de la diaspora marocaine.

Le 25/10/2022 à 18h52

«Nous demeurons constamment à l’écoute de ce que ressent notre communauté résidant à l’étranger, dont chaque membre est l’objet d’une attention particulière de notre part. Nous tenons à saluer leur solide attachement à leur pays, leur fidélité sans faille à leur identité, et le rôle constructif qu’ils jouent en faveur du développement de la mère-patrie», déclarait le roi Mohammed VI, lors du discours de la fête du Trône, prononcé le 30 juillet 2022.

Un message fort, faisant écho à la position prise par le roi Mohammed VI, dès son accession au trône, s’agissant de l’enjeu stratégique et politique que représente la diaspora marocaine pour le développement de son pays d’origine. 

En effet, comme le souligne Jamal Belahrach, président de la Maison de la diaspora marocaine, «depuis l’avènement de son règne, Sa Majesté ne cesse de mettre en exergue le fait que la diaspora est dans la nation marocaine et non en dehors. Il souhaite qu’elle puisse s’exprimer pour contribuer pleinement à construire ce nouveau Maroc prospère et équitable. En parallèle, la diaspora marocaine a toujours été au rendez-vous de Sa Majesté, le principal indicateur aujourd’hui étant le volume de transferts qui ont atteint plus de 93 milliards de dirhams en 2021».

Une nouvelle page du Maroc s’écrit…A travers cette nouvelle structure, dont l’idée prend racine dix ans auparavant, il s’agit d’interroger sur nos comportements et nos attentes dans un Maroc soumis à une ère de profonds changements qui concernent notamment les fondamentaux que sont la politique, l’économie et le modèle social de développement. L’enjeu est aujourd’hui de taille, car il s’agit de porter un regard nouveau tant sur les forces du Maroc que sur ses faiblesses.

Dans ce tournant décisif amorcé par le Maroc, la diaspora constitue sans conteste une ressource vitale pour son pays d’origine et dans le même temps, nuance Jamal Belahrach à juste titre, «une ressource si peu exploitée».

Alors comment faire pour mobiliser cette diaspora marocaine, dans la durée, de manière intelligente et efficace? Comment l’associer à cette nouvelle ère de changement tout en tenant compte des changements profonds qui ont modelé les nouvelles générations de cette diaspora, lesquelles portent un regard différent sur le Maroc?

Enfin, faut-il résumer cette diaspora au volume de ses devises ou bien créer les conditions de son implication durable?

Autant de questions qui façonnent le travail de cette nouvelle structure dont le projet «a pour vocation, avec l’écosystème existant, d’inspirer notre diaspora et de lui donner envie de vivre cette nouvelle page que s’apprête à écrire notre pays avec le nouveau modèle de développement», explique son président.

Une Maison de la diaspora marocaine, pour qui et pourquoi?Le chemin du retour des membres de la diaspora marocaine au sein de leur pays est parsemé d’écueils qui peuvent parfois décourager les plus téméraires et les plus motivés. Qu’ils fassent le choix d’un retour temporaire ou définitif, les difficultés à s’intégrer sont nombreuses et s’expliquent, notamment, par un décalage culturel qui transparaît dans un mode de fonctionnement appartenant à un autre référentiel.

Parmi ces problématiques, il y a la difficulté à déployer des projets économiques, sociaux ou culturels faute de bons réseaux et d'interlocuteurs, ou encore celle de se loger, de trouver un travail qui permet d'amortir les chocs culturels, d’inscrire leurs enfants dans les bonnes écoles, de tisser un réseau social pour accompagner leur intégration ou encore de gérer sa double appartenance dans un contexte où on a tôt fait de passer pour un «non patriote» si on ne fait pas un choix...

Autant de raisons qui motivent la création d’une structure associative pour accompagner cette communauté riche de talents désireux de contribuer à la création de valeur dans leur pays d’origine.

Concrètement, la Maison de la diaspora prendra la forme d’un espace de rencontres et d’accompagnement des membres de la diaspora marocaine qui souhaitent rentrer au Maroc, ou qui y sont déjà installés, pour les aider à bien s’intégrer et/ou à investir en les orientant de manière efficace. A moyen terme, elle pourra devenir un guichet et un lieu de passage pour ceux qui aspirent à investir au Maroc ou être acteurs d’un nouvel élan culturel, associatif, économique et, cela, sans se substituer aux opérateurs locaux.

Une vision, des objectifs, un butA travers cette structure et les services qui y seront déployés, il s’agira ainsi en premier lieu de faciliter l’intégration économique et sociale au Maroc des membres de la diaspora ayant fait le choix d’un retour temporaire ou permanent et, en même temps, d’offrir des opportunités de contribution qui ne nécessitent pas de retour au Maroc.

La sensibilisation de cette communauté à la stratégie de développement économique du Maroc, mais aussi le respect d’un esprit de coconstruction qui se nourrit de la diversité des identités, représentent la pierre angulaire de ce projet, avec à la clé, le fait de pouvoir influer sur la capacité de la diaspora à mobiliser des investisseurs ou à investir elle-même.

C’est dans ce sens que la fédération des forces vives, des talents, des compétences par leur mise en réseau, est l’étape principale d’un projet qui s’inscrit dans une dynamique permanente, intégrant les membres de la diaspora comme autant d’acteurs du développement de secteurs stratégiques du Maroc.

En parallèle, la Maison de la diaspora entend être une force de proposition pour la mise en place d’actions pouvant guider ou influer sur les politiques des gouvernements d’accueil ou du Maroc mais aussi, agir au sein de la société civile pour initier, développer et accompagner des projets porteurs d’une valeur ajoutée ou bénéfiques pour la communauté, le Maroc et le pays d’accueil.

Par Zineb Ibnouzahir
Le 25/10/2022 à 18h52