«Entre 2 ans et 3 ans et demi, l’enfant commence à acquérir la langue, en plus de compétences sensorielles et motrices, cette étape est cruciale pour permettre de détecter le trouble du bégaiement chez l’enfant», déclare l’orthophoniste.
«Il est important de savoir que ce trouble est d’origine neurodéveloppementale, c’est-à-dire que ce dysfonctionnement peut se développer lors de la formation du cerveau de l’enfant», informe-t-elle.
Elle ajoute : «Celle-ci est une cause parmi d’autres, parfois le bégaiement peut être lié à l’environnement de l’enfant, comme il peut être génétique ou héréditaire, c’est pour cela que nous demandons toujours aux parents s’ils en souffrent également, quoique ce ne soit pas une règle générale.»
Évoquant les moyens de remédier au bégaiement, l’orthophoniste cite le «Lidcombe program», qui nous provient d’Australie et qui a fait ses preuves dans le monde avec des résultats incroyables sur la tranche d’âge d’entre 2 et 6 ans. «Nous pouvons bien sûr y apporter quelques modifications pour l’adapter aussi aux enfants de plus de 6 ans», précise-t-elle.
«Ce programme tourne autour du jeu, et ce sont les parents qui l’utilisent sous l’encadrement de l’orthophoniste», informe Imane Janati, en renchérissant «s’il y a bien un conseil à donner aux parents ayant décelé du bégaiement chez leurs enfants, c’est de leur expliquer leur condition en la banalisant plutôt que d’en faire un tabou».
Imane Janati conclut que les enfants atteints de bégaiement sont souvent sujets de moqueries, voire de harcèlement scolaire, et qu’il est donc dans le rôle des parents de les accompagner et les aider à surmonter cela, car mettre de la pression sur l’enfant ou l’angoisser ne fera qu’empirer sa situation.