A.F. est une jeune collégienne de 13 ans. Issue d’une famille très modeste, son argent de poche, elle doit se le débrouiller elle même. Elle vend alors des chewing-gums et des kleenex sur la corniche de Sidi Bouzid, entre deux récréations dans le collège du patelin où elle poursuit sa scolarité en septième année préparatoire. Cette soirée du jeudi 22 janvier la marquera à vie, dans sa chaire: elle est victime d’un viol collectif perpétré par trois jeunes…
Al Massae, dans son édition du 26 janvier, rapporte le témoignage de la victime de cette tournante. A.F. rencontré allongée sur son lit, par le correspondant local du quotidien, raconte un récit poignant. Elle rentrait chez elle, vers 18h30, elle est attaquée par trois jeunes qu’elle connaît et réputés dans les environs pour être des petits voyous. Elle aurait même reconnu le fils d’un ex-juge comme chef de la bande. Sous la menace d’une arme blanche, les trois jeunes l’embarquent vers un autre douar pour un viol collectif dans une maison en cours de construction. Après avoir abusé d’elle à tour de rôle, ses agresseurs l’ont prise en photo dans sa tenue d’Eve, la menaçant de poster les clichés sur Facebook si elle prévient les autorités. La bande l’aurait par la suite jeté en pleine nuit sur le bord de la route, près de Sidi Bouzid.
Ce témoignage d’A.F. est quelque peu différent du récit rapporté par Assabah, dans son édition de ce lundi, qui traite ce même fait divers. Le quotidien souligne que «le viol collectif de la vendeuse de kleenex» a eu lieu vendredi 23 (et non le jeudi), le kidnapping de la victime aurait eu lieu à bord d’une voiture (et non pas une moto). Assabah diffère également de son confrère en ajoutant des détails à cette tournante atroce: les agresseurs auraient passé toute la nuit à abuser de leur victime, en la réduisant au statut d’amuse gueule d’une beuverie. A.F. aurait même tenté de s’échapper ce qui lui aurait valu une blessure au cou. Enfin, Assabah qui revient aussi sur les clichés nus de la victime et la menace de les dévoiler sur les réseaux sociaux, raconte que les agresseurs se sont débarrassés d’elle en la jetant au petit matin (et pas la nuit) sur le bord de la route.
Et précision importante, le quotidien que les violeurs courent toujours et qu’un mandat de recherche national a été émis contre eux. Al Massae cite d’ailleurs des militants de droits de l’homme locaux qui, bien évidemment, montent au créneau pour demander de rendre justice à la victime.