Il est pratiquement de tous les grands projets d’architecture en cours au Maroc, et ailleurs, et c’est sur lui que le choix s’est porté pour l’élaboration des dossiers d’inscription du patrimoine architectural et urbain du Grand Casablanca au patrimoine national. Ainsi en a décidé l’Agence urbaine de Casablanca à l’issue de l’appel d’offres relatif à cette opération. Le résultat a été rendu jeudi 19 mai 2022 à l’issue des travaux de la commission en charge de ce dossier, nous confirme une source proche du dossier.
En concurrence avec le duo formé par Zachary Groupe et MB Architecture, Tarik Oualalou a obtenu la meilleure note technico-financière. Le montant de l’acte d’engagement, équivalent honoraires, est fixé à 6 millions de dirhams, répartis en 3 lots de 2 millions de dirhams chacun. Tarik Oualalou a remporté les deux premiers lots, le troisième s’étant avéré infructueux pour le moment.
L’opération porte sur la préservation et la valorisation du patrimoine architectural et urbain de la métropole. Sont concernés quelque 1.200 éléments (bâtiments, ensembles urbains et espaces publics), répartis de manière égale, suivant les trois lots de l’appel d’offres. «Une fois inscrits, les éléments en question ne peuvent ni être transformés, ni démolis sans que l’Etat, en l’occurrence le ministère de la Culture, ne soit avisé et ne donne son accord», explique Karim Rouissi, architecte et vice-président de l'association Casamémoire, qui défend le patrimoine de la capitale économique. L’opération d’inscription durera 24 mois. Il ne faut cependant pas confondre inscription avec classement, qui lui suppose que l’Etat s’engage à préserver un bâtiment donné. Le tout est régi par la Loi n° 22-80 relative à la conservation des monuments historiques et des sites, des inscriptions, des objets d'art et d'antiquité.
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Contacté par Le360, Tarik Oualalou préfère rester discret sur le sujet. C’est tout juste s’il nous apprend qu’il s’agit d'«un travail de plus 4 ans que nous menons sur le patrimoine architectural de Casablanca» et que le chantier est aussi vaste qu'«extrêmement complexe». L’enjeu est effectivement de taille puisque cette opération est censée être un prélude à une autre, plus ambitieuse: l’inscription de Casablanca au patrimoine mondial de l’humanité, un classement effectué par l’UNESCO (Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture).
Discret donc, Tarik Oualalou, au demeurant fils de l’ancien ministre Fathallah Oualalou, n’en est pas moins le nom qui monte, qui monte, dans le paysage architectural marocain. Avec son épouse, Linna Choi, il est à la tête de l’agence O+C d’architecture et d’urbanisme, créée en 2001. Une agence présente à Paris et à Casablanca, mais pas seulement.
L’architecte r’bati est connu pour avoir réalisé un bon nombre d’œuvres. Comptez notamment le musée archéologique de Volubilis, le Centre culturel du Maroc à Paris et, excusez du peu, le Pavillon Maroc à l’Expo 2020 Dubai. A son actif, figurent également le village de la COP22 à Marrakech et le projet de rénovation de l’immeuble Bessonneau, le célèbre hôtel Lincoln de Casablanca. L’inscription de la façade de ce dernier bâtiment au patrimoine national n’avait pas empêché son écroulement, sous le poids des années et des crues, mais aussi, et surtout, d’une grande et coupable négligence. Autant dire que le chantier qui attend Tarik Oualalou est, en effet, très vaste.