Lire l’avenir, pratique d’un autre âge en vogue au Maroc en cette fin d’année

De simple jeu de cartes, le tarot a été transformé instrument divinatoire par les voyants.

En cette fin d’année, certaines personnes se tournent vers les arts divinatoires afin de connaître ce que leur réserve l’année à venir. Malgré les avancées scientifiques et technologiques, ainsi que les changements sociaux, ces pratiques d’un autre âge comptent toujours de fervents adeptes.

Le 30/12/2023 à 14h30, mis à jour le 30/12/2023 à 14h30

Plus que quelques jours avant la nouvelle année. C’est le moment des bilans, des résolutions et des plans futurs. Puis, il y a aussi ceux qui veulent savoir ce que leur réserve l’année à venir. En effet, bien que d’un autre âge, lire l’avenir compte encore de fervents adeptes.

Pour Mohssine Benzakour, professeur de sociologie, interrogé par Le360, cette pratique ancienne s’illustre par des phénomènes célèbres dans l’histoire humaine, tels que la chiromancie (lire les lignes de la main) au Maroc, ou cafédomancie (lire les traces laissées par le marc du café dans une tasse) en Égypte, ou encore l’astrologie en Europe.

Selon lui, les individus ont recours à la divination généralement lorsqu’ils se retrouvent face à une décision cruciale dans leurs vies. Certains font preuve de faiblesse face à l’inconnu et préfèrent donc consulter des voyants au lieu d’adopter des approches logiques et stratégiques pour atteindre leurs objectifs.

Le psychosociologue explique également que les praticiens des arts divinatoires analysent les peurs et les désirs des gens, les lient à la lune ou aux animaux, en attribuant des traits de caractère à chaque signe astrologique pour apaiser les inquiétudes de leurs clients, ce qui renforce la croyance de ces derniers en ces mythes.

Concernant l’engouement croissant pour la divination à l’approche de la nouvelle année, Mohssine Benzakour souligne que les gens estiment que cette période pourrait révéler des mystères. Ils se tournent alors vers des «experts» qui ne leur annoncent finalement que «ce qu’ils veulent entendre».

Ces praticiens exploitent la naïveté et la peur humaines à des fins lucratives, poursuit notre interlocuteur, soulignant qu’il existe désormais des sites et chaînes spécialisés dans cette pratique, qui est devenue une véritable industrie. Déjà, avant, les pages les plus lues dans les journaux étaient celles des horoscopes, rappelle-t-il.

En conclusion, Mohssine Benzakour indique que le recours aux arts divinatoires ne se limite pas à une classe sociale particulière. Il suffit de se rendre chez une voyante pour remarquer qu’elle attire des clients de toutes les catégories sociales, grands et petits, hommes et femmes. Ainsi, l’attachement à ces pratiques ne dépend pas du niveau d’éducation, mais plutôt de la capacité de l’individu à maîtriser ses émotions, ses sentiments et ses peurs.

Par Hafida Ouajmane
Le 30/12/2023 à 14h30, mis à jour le 30/12/2023 à 14h30