Constitution de bande criminelle, falsification de la monnaie nationale, de documents administratifs et d’identité, abus d’autorité… Tels sont, entre autres, les chefs d’accusation retenus contre un moqadem, condamné jeudi dernier en appel à quinze ans de prison ferme, et de ses complices qui ont écopé de diverses peines d’emprisonnement et autres amendes.
Selon le quotidien Assabah, qui rapporte les faits dans son édition de ce week-end des 15-16 octobre et qui a suivi les péripéties de ce procès depuis son début il y a quelque neuf mois devant les tribunaux de Nador, il s’agirait d’une affaire de falsification portant sur les billets de banque de 100 DH et 200 DH.
Selon le journal, cette bande de faussaires composée de quatre membres avait pour chef un moqadem de son état. Ce dernier utilisait sa fonction pour intimider certains commerçants de la place qui devaient fermer les yeux et l’aider à écouler les faux billets.
Avec cette monnaie de singe, le moqadem et ses trois acolytes se procuraient plusieurs sortes de marchandises chez certains grossistes ou même des épiciers de Nador. Marchandises qu’ils écoulaient en milieu rural en contrepartie de vraie monnaie, cette fois-ci.
Malgré les nombreuses plaintes de commerçants auprès des autorités, ce trafic de fausse monnaie blanchie a duré plusieurs mois. Finalement, c’est une action combinée de la gendarmerie royale et de la police judiciaire de Nador, sur ordre du parquet général, qui y mettra un coup d’arrêt après avoir identifié et démantelé la bande de faussaires.
L’enquête de la police, sous la supervision du procureur du roi et avec l’aide des services de la gendarmerie, a conclu à la falsification avérée de quelque 200.000 DH. Mais les gains engrangés par les faussaires auraient atteint plus de vingt fois cette somme.