Après avoir été condamné à 20 ans de prison, en mars 2023, par la Chambre criminelle de première instance de la Cour d’appel de Rabat, Ould Lefchouch ( fils choyé de riche),qui était poursuivi pour homicide volontaire, a comparu jeudi dernier devant la Chambre d’appel du même tribunal, rapporte le quotidien Al Akhbar dans son édition du 4 décembre.
Le mis en cause avait en 2019 forcé un barrage judiciaire à Harhoura, percuté violemment un gendarme qu’il a traîné sur plusieurs mètres avant de prendre la fuite. L’accusé a été extrait de la prison pour comparaître devant la Cour d’appel mais sa défense a demandé le report de l’audience. La Cour a accédé à la demande de la défense en fixant la prochaine audience pour la dernière semaine du mois de décembre.
Au cours de son premier procès, ce fils d’une famille riche à Rabat a essayé de justifier son acte criminel en déclarant qu’il n’avait pas vu le barrage des gendarmes. Il a évoqué un embouteillage monstre qui a réduit son champ de vision et qu’il n’a aperçu le gendarme qu’à la dernière seconde. Mais le tribunal a démenti toutes ses allégations en le confrontant à une vidéo et des images filmées par des caméras de surveillance ainsi que par la caméra embarquée dans sa voiture de luxe. Il s’est avéré, en effet, qu’il roulait tout seul sur la route qui mène au barrage judiciaire signalé, pourtant, par un panneau appelant les automobilistes à réduire leur vitesse.
Le quotidien Al Akhbar souligne que le conducteur a ignoré les signalements ainsi que le gendarme qui lui a ordonné de s’arrêter. Il a même accéléré pour foncer sur lui, le faucher et le trainer sur une dizaine mètres avant de prendre la fuite.
Les faits remontent à octobre 2019 quand l’accusé, né au Pays-Bas en 1990 d’une mère néerlandaise et d’un père marocain, a commis ce crime. Le gendarme qui a souffert de plusieurs blessures et fractures graves est décédé quelques instants après son transfert à l’hôpital.
Ce drame a mobilisé le haut commandement de la gendarmerie royale à Rabat et semé la tristesse, la colère et l’indignation chez ses collègues. Le mis en cause qui avait pris, ce jour, son déjeuner à Harhoura avec sa fiancée revenait vers Rabat via la route côtière où il a été flashé par un radar dépassant la vitesse limite autorisée. Le gendarme lui a demandé de garer sa voiture pour le verbaliser, mais il a refusé d’obtempérer et a foncé sur lui en le percutant violemment.