Ce matin, deux grandes stations radios françaises ont traité de l’affaire de Nabil R., le jihadiste marocain intercepté le 15 octobre, à l’aéroport Mohammed V alors qu’il essayait d’embarquer pour la Turquie, afin de rejoindre les combattants de l’Etat islamique en Irak et en Syrie. Aux micros de RTL et France Info, son épouse a témoigné, sous un non d’emprunt, de son calvaire avec ce père indigne qui voulait embarquer ses deux filles de 2 et 4 ans pour un aller simple vers l’enfer de Daach. Comme, elle l’avait confié à Le360 au lendemain de l’arrestation de Nabil R., elle explique aux médias français qu’elle a vu le comportement de son époux changer l’année dernière. «Il voulait vendre toutes les affaires, qu’on aille vivre avec les enfants chez ses parents au Maroc et que lui aille faire le jihad. On est parti au mois d’octobre l’année dernière. Là-bas, il était très agressif avec moi, il voulait que je porte le voile, habillée entièrement, et puis je n’avais pas trop mon mot à dire non plus", raconte-t-elle.Au Maroc aussi, l’avancement de l'enquête apporte son lot de nouveautés. Un communiqué du ministère de l’Intérieur diffusé aujourd’hui via la MAP, dresse le portrait extrémiste de Nabil R. «Il entretenait des relations suivies avec des radicaux français et maghrébins en France, sur fond de réunions tenues dans une mosquée à la ville de Tarbes, en France, dédiées au dénigrement de l'intervention militaire française au nord du Mali et faisant valoir la légitimité du Jihad", peut-on lire dans le communiqué. Le département de l'Intérieur explique également que "l'enquête a permis de mettre en évidence les desseins malveillants de N.R, qui s'est déployé intensément pour se procurer une arme à feu en France et s'entrainer sur son maniement. Il recevait par ailleurs des photographies de soldats syriens décapités de manière sordide par les combattants de Daach, ce qui a attisé davantage sa détermination à rallier les rangs de cette organisation terroriste, avec l'intention délibérée de perpétrer des actes barbares similaires, au préjudice de ressortissants français". Et de conclure que le mis en cause sera présenté devant la justice au terme de l'enquête diligentée sous la supervision du parquet général.
Par Fahd Iraqi
Le 26/10/2014 à 14h18