Au lendemain de l’annonce faite par Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement français, de la réduction à hauteur de 50% du nombre de visas vers la France octroyés aux ressortissants marocains, décision qualifiée de «drastique, inédite mais nécessaire» par l’intéressé, la communauté française du Maroc n’a pas tardé à réagir, via ses représentants.
Elus et conseillers des Français de l’étranger et membres du comité directeur de l’association «Français du Monde –adfe Maroc» ont ainsi objecté qu’il s’agit «d’une atteinte grave à la mobilité internationale des personnes» et ont pointé du doigt un projet «qui revient à porter de la confusion entre politique de circulation des personnes et politique migratoire dans le contexte pré-électoral que nous connaissons».
Dans ce communiqué, la décision du gouvernement français est jugée «contraire aux intérêts des Français établis au Maroc», et ce, pour plusieurs raisons.
D’une part, parce que celle-ci est présentée «comme une ‘sanction’ envers le Maroc», d’autant, est-il argumenté, que c’est «un pays qui accueille sur son sol plusieurs dizaines de milliers de ressortissants français». D’autre part, cette décision ne peut que nuire, craint-on, à «des intérêts économiques et des investissements français importants».
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Les représentants de la communauté française au Maroc entrevoient par ailleurs que «la nature et le contexte de cette annonce revient à admettre qu’en cas d’échec de discussions diplomatiques, il est légitime de faire porter des sanctions sur les populations établies dans l’un ou l’autre pays».
Devant cette situation problématique à plus d’un titre, les Français du Maroc demandent «le retrait de ce projet qui, présenté comme tel, se traduirait inévitablement par une atteinte aux droits de circulation des citoyens marocains, par une délivrance arbitraire et injuste des visas et par une baisse d’intérêt pour la France de ses partenaires économiques marocains».
Et de conclure en émettant des craintes sur les conséquences de cette annonce, «qui porte un coup aux familles, à la coopération entre la France et le Maroc ainsi qu’entre la France et les autres pays du Maghreb». Une situation complexe qui se greffe, souligne-t-on, à «un contexte sanitaire qui a déjà rendu les échanges plus difficiles et des situations familiales ou professionnelles beaucoup plus compliquées».