Parmi les bouchers et les intermédiaires casablancais de la filière des viandes rouges, certains ont décidé de dénoncer ce qui s’apparente à un vrai scandale sanitaire: un abattage clandestin en masse d’ovins et de bovins, qui prend de plus en plus d’ampleur, malgré la présence d’abattoirs institués dans la ville.
Ces professionnels dénoncent ainsi la circulation de quantités impressionnantes de viandes rouges d’origine non contrôlée par les autorités sanitaires. Provenant de souks informels, qui se tiennent une fois par semaine, les quantités de viandes rouges vendues dépassent largement celles, contrôlées, qui proviennent des abattoirs de Casablanca.
Selon Al Ahdath Al Maghribia de ce mardi 10 octobre 2023, ces bouchers et intermédiaires casablancais de la filière des viandes rouges veulent dénoncer le fait que les élus au Conseil de la Ville de Casablanca s’abstiennent, pour le moment, de sévir.
Qui plus est, ces interlocuteurs que le quotidien a interrogés expliquent que des camions qui transportent de la viande rouge en provenance de ces souks hebdomadaires accèdent désormais directement aux boucheries de la métropole, sans être astreints à répondre aux exigences sanitaires de la réglementation en vigueur.
Al Ahdath Al Maghribia précise aussi que plusieurs établissements hôteliers de Casablanca, des enseignes appartenant à des chaînes internationales, se retrouvent à servir à leurs tables des viandes dont l’origine est inconnue.
Le quotidien explique que les clients de certaines de ces boucheries, dont des restaurateurs, qui se fournissent en viandes rouges en dehors du cadre réglementaire, ont décidé de boycotter les viandes des abattoirs de la ville et préfèrent «refourguer» à leurs clients des viandes dont la provenance est douteuse.
Selon un professionnel de la filière des viandes rouges, qu’Al Ahdath Al Maghribia a interrogé, la baisse de la production des abattoirs de Casablanca est due au développement de ces réseaux clandestins, spécialisés dans la commercialisation de viandes rouges issues d’abattages clandestins. Cet interlocuteur cite des lieux comme les quartiers populaires de Derb Ghallef et d’Oulfa, à Casablanca, et celui de Chellalat, dans la ville de Mohammedia toute proche.
Al Ahdath Al Maghribia précise aussi que ces viandes rouges d’origine douteuse sont commercialisées dans des boucheries de quartiers populaires: à Derb Soltane, à Hay Hassani et à Hay Mohammedi, où leur achat fait encourir de graves dangers sanitaires aux consommateurs casablancais.
Les clients des boucheries de ces quartiers achètent ces viandes principalement pour leur prix attrayant, très bas, comparativement à celui pratiqué dans les abattoirs.
Plusieurs professionnels de cette filière avancent ainsi ce taux affolant: pas moins de 60% de la consommation de viandes rouges de Casablanca proviendrait des souks informels, serait donc issue d’abattages clandestins, et donc d’un circuit qui échapperait à tout contrôle sanitaire.