Cette affaire, qui a de quoi inquiéter les consommateurs tangérois, a été révélée en fin de semaine dernière par une commission de contrôle dans un abattoir clandestin. Pire encore, une partie de cette marchandise a été retrouvée dans un restaurant populaire de la ville.
C’est Assabah qui rapporte l’information dans son édition du mercredi 12 février, expliquant que cette découverte a suscité une vive inquiétude parmi la population, qui dénonce la montée en puissance des réseaux d’abattage illégal. Ces derniers constituent une menace pour la santé publique et mettent en danger la vie des consommateurs. Le journal précise que ces réseaux semblent tirer profit du faible pouvoir d’achat d’une partie de la population, qui peine à faire face à la hausse des prix de la viande rouge, dont le kilogramme dépasse désormais les 130 dirhams dans les marchés tangérois.
Dans le détail, la même source indique que les éléments de la police judiciaire de la préfecture de Tanger ont saisi, dans un abattoir situé dans le quartier Jirari, à Beni Makada, plus de 700 kilogrammes de viande rouge stockée dans des conditions insalubres et ne répondant pas aux normes sanitaires en vigueur. Cette viande était destinée aux restaurants, aux marchés et aux commerces de la ville. Le propriétaire du local a été interpellé et a reconnu s’approvisionner dans les marchés ruraux avoisinants, sans soumettre la marchandise aux contrôles sanitaires. Il a été déféré devant le parquet compétent en vue des mesures judiciaires nécessaires.
Plus inquiétant encore, dès le lendemain de cette découverte, une équipe de contrôle composée des autorités locales, de l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) et d’éléments de la police judiciaire a effectué une descente dans un abattoir et un restaurant situés sur la route Tanger-Tétouan. Elle y a saisi une importante quantité de viande issue de l’abattage clandestin, dont plus de 50 kilogrammes de viande ovine et bovine impropre à la consommation. Sur instruction du parquet, le propriétaire de l’établissement a été arrêté et une enquête a été ouverte pour déterminer l’origine de cette viande et identifier l’ensemble des personnes impliquées dans sa distribution, afin d’engager les poursuites judiciaires nécessaires.
La multiplication de ces affaires en un laps de temps réduit témoigne de l’ampleur du phénomène. Un employé de l’abattoir municipal de Tanger le confirme d’ailleurs dans les colonnes d’Assabah. Il explique que le nombre d’abattages hebdomadaires a fortement diminué ces derniers mois, en raison de la flambée des prix de la viande, mais aussi de la prolifération des abattoirs clandestins dans plusieurs quartiers populaires. Il souligne également que certaines viandes sont introduites clandestinement depuis les marchés ruraux de la périphérie, où les prix restent plus abordables pour les familles à faibles revenus. Une situation qui a permis à certains bouchers d’amasser des fortunes en un temps record.
Ce même employé, sous couvert d’anonymat, affirme que la plupart des quartiers populaires connaissent une prolifération d’abattoirs clandestins qui alimentent les marchés, les boucheries, les restaurants populaires et les snacks. Il pointe du doigt la responsabilité des autorités locales et des services de contrôle sanitaire, insistant sur la nécessité d’appliquer rigoureusement la loi relative à la sécurité et à la qualité des denrées alimentaires, et de sanctionner sévèrement les contrevenants.
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