Mardi 25 août, sur sa page Facebook, Tariq Ramadan en a surpris plus d’un en publiant un post dans lequel il annonce son dernier projet en date, la création d’un centre de recherche et de formation, CHIFA, qui propose une formation complète sur trois années et devrait ouvrir ses portes à la mi-octobre en présentiel ou distanciel.
Dans cet établissement qui comptera près de douze enseignants, sera dispensé un programme d’enseignements assez éclectique, couvrant des thèmes aussi diversifiés que la religion, la spiritualité, l'humanisme, la psychologie, l'écologie, l'enseignement, le colonialisme, le racisme, le droit, l'économie mais aussi... l’éthique et le féminisme.
De quoi surprendre les détracteurs de l'islamologue mis en examen pour quatre viols, et qui a passé dix mois en détention provisoire avant d’être libéré en novembre 2018.
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La guérison, clé du savoir«Ainsi la notion holistique de CHIFA nous renvoie aux différents domaines de la pensée humaine et nous invite à penser le Tout autant que la partie, la Création autant que l’être humain, les sociétés autant que l’individu. Notre approche et nos enseignements se donnent comme objectifs de traduire la notion de "guérison" dans toutes ses acceptions», explique ainsi le prédicateur et ancien intervenant à Oxford, qui considère par ailleurs que «aller à Dieu, c’est revenir à soi».
Et de poursuivre que «la quête de la pleine santé –la santé physique, psychique et spirituelle– exige un retour à la source». Ainsi, pour l’islamologue, il s’agit, via cet enseignement d’un nouveau genre, de «revenir à soi, aux premières années de son existence, considérer ce que l’on nous a transmis, les déséquilibres douloureux autant que les saines aspirations, les blessures autant que les joies, les manques autant que les dons».
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La pratique et le théoriqueLe centre CHIFA verra également développer en parallèle de son programme de recherche et d’enseignement, une association engagée dans le «travail social concret et quotidien», CHIFA-SOLIDARITE.
«Il s’agira de se concentrer sur la réalité carcérale, l’accompagnement des migrants et l’encouragement à l’éducation partout dans le monde. Il s’agira autant de rassembler des témoignages que de collecter des fonds pour soutenir les migrants ou pour fournir du matériel scolaire. Un pourcentage (15%) des frais d’inscription de nos étudiants sera directement affecté à ce fond de solidarité», explique Tariq Ramadan.