Tentative de viol d'une lycéenne: les associations féminines montent au créneau

Le360

Revue de presseKiosque360. Suite à la large diffusion, sur les réseaux sociaux, d’une vidéo montrant une jeune fille subissant une tentative barbare de viol, les associations féminines sont montées au créneau. Elles pointent du doigt le manque d’efficacité de l’approche éducative dans la perception des genres.

Le 28/03/2018 à 20h47

Plusieurs associations féminines ont exprimé le profond choc qu’elles ont ressenti en visualisant, à l’instar de millions de facebookers d’ici et d’ailleurs, la scène de tentative de viol dont a été victime une jeune fille en début de cette semaine.

Quand un viol se passe sur la voie publique, qu’il est filmé en plein jour et diffusé à grande échelle sur les réseaux sociaux, cela signifie clairement que ce phénomène est banalisé par la société et qu’il est endémique intra-muros et dans les lieux isolés. C’est en ces termes que s’est exprimée Bouchra Abdou, présidente de l’Association Tahadi pour l'égalité et la citoyenneté, dans les colonnes du quotidien Assabah de ce jeudi 29 mars.

Selon elle, ce grave incident est révélateur de la démultiplication des actes de violences à l’égard des femmes et ne constitue que la partie visible d’un iceberg, puisque les viols et autres violences contre les femmes sont endémiques dans les «lieux clos». Elle estime également que l’absence de protection juridique, et surtout d’une loi fortement dissuasive contre les auteurs de violences subies par les femmes, les jeunes filles et les mineures en particulier, explique la prévalence de ces actes humiliants.

Pointant du doigt le manque d’efficacité du système éducatif et la discrimination basée sur le genre, elle déplore l’absence même de toute institution apte à prendre en charge ces victimes de violences, souvent mises sur la touche par la société, et l’inexistence de médecins spécialisés et dédiés en vue de les aider à sortir de l’état psychologique délabré qu’elles traversent...

Par ailleurs, Assabah rapporte que la séance parlementaire de mardi dernier, qui était auparavant consacrée à la discussion d’un projet de loi sur la protection sociale, a été largement dominée par cette affaire de viol, que de nombreux ministres et députés ont visionnée sur leurs smartphones. Malgré l’appel lancé par Bassima El Hakkaoui, ministre de la Famille et de la solidarité sociale, en vue de condamner les auteurs de cet acte de viol à de lourdes peines, les députés du PAM ont profité de l’occasion pour rejeter toute la responsabilité sur le gouvernement El Othmani.

Par Mohammed Ould Boah
Le 28/03/2018 à 20h47