Lors d’une opération suivie, dans les provinces du sud, par les services de renseignement marocains, dont la DGST, la police espagnole a réussi à démanteler un réseau spécialisé dans le trafic illégal de migrants, pour la plupart des mineurs marocains. Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du mardi 16 mai, que près de 100 victimes de ce réseau ont été emmenées vers l’Espagne à partir des Îles Canaries, moyennant une grosse somme d’argent. Selon la Guardia Civil, ce réseau aurait des ramifications au Maroc, aux Îles Canaries et dans certains pays européens.
Les sept membres de cette organisation, qui ont été arrêtés dans les villes espagnoles de Murcia, Huelva et Valencia, sont accusés de «crime contre les droits des citoyens étrangers et de falsification de documents». Ils sont également accusés d’inciter des mineurs à quitter leur pays». Les mis en cause ont profité de la situation précaire des migrants arrivés dernièrement dans les Îles Canaries, à bord d’embarcations de fortune en provenance des provinces du sud, pour leur proposer d’immigrer vers l’Espagne ou d’autres pays européens notamment l’Italie. Le cerveau de cette organisation a été arrêté alors qu’il s’apprêtait à acheminer les mineurs de la ville de Valencia vers l’Italie, en usant de documents falsifiés.
Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia souligne que cette organisation avait logé ces migrants dans des conditions inhumaines dès leur arrivée dans les Îles Canaries, en attendant de leur confectionner de faux documents et de préparer la logistique nécessaire pour leur faire prendre un avion à destination de la péninsule. La plupart du temps, les passeurs les accompagnaient pendant leur voyage, afin de récupérer les documents falsifiés pour les réutiliser lors de prochaines opérations.
L’enquête préliminaire a révélé que ce réseau criminel s’apprêtait à organiser plus de 100 opérations migratoires à partir des Îles Canaries. Il aurait glané plus de 100.000 euros, versés par les candidats à l’immigration. Lors des perquisitions effectuées dans les domiciles de trois membres de ce réseau, la police espagnole a saisi un grand nombre de documents, des passeports, une somme d’argent, ainsi que des téléphones portables.