Nombre de maladies infectieuses qu’on croyait quasiment rayées de la carte épidémiologique du Maroc reviennent à nouveau sur le devant de la scène. C’est le cas par exemple de la tuberculose qui recommence à se démultiplier pour poser à nouveau un grave problème de santé publique.
Cette sonnette d’alarme a été tirée par la Ligue marocaine pour la citoyenneté et les droits de l’Homme (LMCDH), qui s’est fendu d’un long communiqué, dont le journal Assabah des 14 et 15 avril a commenté la copie qu’il en a reçue. En plus du retour en force de la maladie au bacille de Koch, la LMCDH indexe la forte recrudescence des maladies chroniques au sein de la population marocaine. Diabète, cancer, maladies cardiovasculaires, insuffisance rénale, maladies psychiatriques… ne cessent de prendre de l’ampleur face à la «démission progressive du ministère de la Santé en matière de programmes de prévention, de protection et d’éducation sanitaires», rapporte le communiqué de l’ONG des droits humains.
Cette dernière s’est également basée sur un récent rapport de la Cour des comptes pour dénoncer les nombreux dysfonctionnements dont souffrent nombres d’hôpitaux et de centres de santé à travers le royaume. Une situation qui se répercute négativement sur la qualité des soins fournis aux usagers de l’hôpital. Ainsi, en plus du manque flagrant de certaines spécialités (comme l’ORL) au niveau de plusieurs centres de santé urbains et ruraux, la LMCDH fustige le manque d’équipements essentiels, ou leur mauvais entretien quand ils existent, le manque de personnel médical et paramédical, surtout quand ces professionnels de la santé désertent l’hôpital public pour aller exercer illégalement dans les cliniques privées.
Il n’est donc pas étonnant, conclut ce communiqué, après avoir passé en revue un chapelet de maux dont souffre le secteur de la santé, de remarquer qu’une simple demande de consultation ophtalmologique peut nécessiter une attente de… dix mois dans certains hôpitaux.