Les parents et les tuteurs des élèves se plaignent de frais d'assurance élevés, dénonçant ce qu’ils considèrent comme un «manque de transparence» dans les relations des écoles privées avec eux.
«Les écoles privées justifient les frais d'assurance élevés car elles incluent également les frais d'inscription et d'autres services. Cependant, en réalité, ces écoles fixent les frais d'inscription et d'assurance comme elles le souhaitent, et ne fournissent aucun détail sur les services qu'elles fournissent aux élèves. Parfois le contrat d'assurance n’est même pas délivré», déplore un parent d’élève interrogé par Le360.
«Certaines écoles imposent le paiement d’une somme de 3.000 dirhams, frais d'inscription compris, ainsi qu'une assurance, sans préciser le montant de l'assurance dans ces dépenses, ni la formule de l’assurance dont bénéficiera l’élève, ni comment et quand», confie un autre père de famille.
Le360 a sollicité un certain nombre d'écoles privées, situées dans des quartiers middle class et chics de Casablanca, au sujet du montant des frais d'inscription et de coût de l’assurance. Si les frais d’inscriptions varient entre 1.400 dirhams et 3.000 dirhams, il reste que le montant lié au contrat d’assurance dans ce total n’est jamais précisé. Les écoles en question préfèrent botter en touche, et déclarer qu’il faut prendre contact avec les services comptables. Mais ceux-ci se sont également abstenus de répondre à nos questions.
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Abd al-Hadi Zouiten, président de l'Association de l'enseignement privé au Maroc, contacté par Le360, admet qu'«il existe effectivement des institutions qui fixent des prix élevés et injustifiés pour les frais d'inscription et d'assurance».
Quant à la question du «manque de transparence» dans la mise en place des contrats d'assurance, cet interlocuteur estime que «les parents et tuteurs ont raison».
«Certaines institutions n'adoptent pas la clarté concernant les dépenses d'assurance, mais ces écoles sont peu nombreuses», explique-t-il.
D’autre part, ajoute-t-il, il y a «des écoles [qui] fixent des prix raisonnables, ne dépassant pas 1.000 dirhams», précisant dans la foulée que «cela n'empêche pas que les institutions privées soient tenues de fournir des explications détaillées aux familles concernant les prix des assurances et ses exigences».
Amzazi promet une réforme du cadre légal pour bientôtQue faire alors pour remettre de l’ordre et encadrer ces pratiques? Pour l’instant, le gouvernement est impuissant. Saaïd Amzazi, ministre de l'Éducation nationale, de la Formation professionnelle, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, porte-parole officiel du gouvernement, l'a lui-même reconnu. Il y a quelques jours, lors d'une réunion de la commission de l'éducation, de la culture et de la communication de la Chambre des représentants, il a déclaré qu'il ne disposait d'aucune base légale lui donnant le droit de s'ingérer dans les frais de scolarité du système privé.
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La tutelle a donc tenu une série de réunions avec les parties prenantes pour modifier la loi 06.00 formant statut de l'enseignement scolaire privé. Le texte de loi modifiée doit être présenté au Parlement au cours de ce mois de septembre, pour être adopté lors de la session d'automne. L’idée est que le ministère supervisera pleinement l'enseignement privé.
À cet égard, le ministre a révélé que les amendements à la loi rendront les frais d’inscription et d’assurance de la compétence du ministère, soulignant qu’en «concertation avec les compagnies d’assurance, le maximum qu'un étudiant aura à débourser est de 50 dirhams par an».
Saaïd Amzazi a déjà adressé une correspondance aux directeurs et aux propriétaires d'établissements privés, concernant l’obligation d’assurer tous les élèves contre les accidents auxquels ils pourraient être exposés à l'intérieur de leur établissement. Mais le ministre a surtout insisté sur la nécessité d’informer les parents d’élèves sur les conditions de l'établissement du contrat d’assurance.
Les écoles privées sont tenues de leur fournir une copie du contrat d'assurance, qui comprend clairement la nature des services dont bénéficie l'étudiant.