Fumée à l'intérieur, autrefois dans une tente nomade, en accompagnement du thé, ou à l'extérieur, par les bergers qui gardent moutons, chèvres ou chameaux, la manija fait partie intégrante de la culture et des traditions hassanies.
Pour les habitants du désert saharien du Maroc, la manija contient moins de nicotine que les cigarettes. Les anciens disent aussi que son odeur n'est pas désagréable, contrairement à celle du tabac manufacturé, car les vendeurs de manija ajoutent à cette plante d'autres types de produits et de senteurs traditionnelles, qui lui donnent son odeur agréable.
«La manija est importé de Mauritanie et de Libye, il s'agit d'une herbe naturelle qui n'est généralement pas soumise à un contrôle strict, notamment parce qu'elle fait désormais partie de la culture de la communauté hassanie», explique un vendeur de ce produit du Sahara marocain.
«Son prix est de 300 dirhams le kilo, mais généralement nous la vendons au verre, 30 dirhams le verre», poursuit-il.
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Fumer la manija procède d'un rituel, avec ses propres règles, et ses accessoires: des objets traditionnels, fabriqués par les artisans du Sahara.
Il y a d'abord, élément essentiel, «al taouba», la pipe qui sert à fumer la manija. Fabriquée par les artisans, elle peut être en cuivre ou en argent, selon la demande du client - et son degré d'aisance financière.
Il y a aussi, dans ce rituel, «Assnqas», une tige métallique qui ressemble à un clou, que le fumeur utilise pour vider «al taouba».
«Al bayt», enfin, est une blague à tabac, au format de poche, fabriquée par des femmes ayant un fin savoir-faire dans la fabrique de cet objet de l'artisanat traditionnel du Sahara. Il s'agit d'une pochette en cuir coloré, gravée, qui sert à transporter «al taouba» et «assnqas»
Sachez enfin que le prix des accessoires varie entre 150 et 1.000 dirhams, selon leur qualité.