Mais qu’est ce qui a bien pu passer par la tête de la direction du Lycée Lyautey de Casablanca, établissement phare de l’Agence de l’enseignement français à l’étranger, l’AEFE?
Quelques jours après la fermeture du lycée Descartes de Rabat en raison de la contamination de 10 élèves (et 400 cas-contact) au lendemain de l’organisation de deux fêtes d’anniversaire, une action dite "pédagogique" a été organisée par un professeur de l'établissement français sur le temps de la récréation.
Celle-ci, comme s’en explique le proviseur du lycée dans un courriel envoyé aux parents d’élève ce matin, "a généré un rassemblement sans respect par tous de la distanciation". Dans une vidéo partagée sur Twitter par l’un des élèves ayant participé à cette "fête", on aperçoit en effet une bonne centaine d’élèves danser dans la cour de récréation sur de la musique, en suivant les pas d’un chorégraphe, installé sur un podium.
"Ce flash mob a été organisé par un professeur et ils étaient tous d’accord pour organiser ça", témoigne anonymement un professeur de l’établissement en se posant cette question: "à qui la faute?".
Du côté de la direction, on se défend comme on peut. "Si la commission sanitaire a reconnu le sérieux de l’établissement dans l’application du protocole sanitaire, cet incident, dans le contexte actuel, n’est pas accepté", déclare le proviseur, qui dit regretter que "cette action ait échappé au cadre initialement prévu".
Face à ce débordement, pourtant cautionné par la direction de l’établissement français, les autorités marocaines ont donc décidé de fermer l’établissement (le collège et le lycée de l'ensemble du site Lyautey, comprenant Beaulieu) pour 15 jours, à compter d’aujourd’hui, vendredi 2 avril 2021, à midi.
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Du côté des parents, l’incompréhension est totale. Comment la direction de l’établissement a-t-elle pu permettre un tel rassemblement? "Ils auraient pu imposer aux enfants de respecter les règles si telle est vraiment la raison", s’insurge un parent, quand d’autres se demandent si cela ne répondait pas à une volonté cachée de l’établissement de fermer ses portes, pour "faire comme la France, qui est en distanciel", et aussi "parce que toutes les occasions sont bonnes pour prendre des vacances".
"Ce qui est grave, c'est que c'était une action pédagogique, que les professeurs sont censés montrer l'exemple. Et ça montre que la direction ne sait pas ce qui se passe dans son propre établissement", conclut une maman, indignée.
Une grogne généralisée du côté des parents d’élèves, qui devront donc, à compter de ce jour, assurer l’enseignement à distance de leurs enfants dès le samedi 3 avril. En réaction à cette fermeture que les parents suspectent d'avoir été sciemment orchestrée par le lycée Lyautey, un mot d'ordre a été lancé en guise de protestation: refuser de s'acquitter du dernier trimestre de scolarité.