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Une nouvelle fois, le nord du Maroc devient l’épicentre de ce qui, pour l’instant, prend la forme d’un séisme communicationnel sur les réseaux sociaux, en espérant qu’il ne prenne pas à terme une forme insurrectionnelle.

Dans les années qui viennent, l’Algérie, qui se trouvera au pied du mur, va devoir procéder à des choix économiquement vitaux, mais politiquement explosifs. Et comme l’heure de vérité ne pourra pas être éternellement repoussée, la dernière farce électorale pourrait bien ressembler à un des derniers clous plantés dans le cercueil du «Système».

Après plusieurs annulations, reprogrammations et autres reports sine die, la visite du président algérien à Tizi-Ouzou, important bastion des manifestations du Hirak (2019-2021), a finalement eu lieu le mercredi 10 juillet. Dans cette ville, seulement la quatrième qu’Abdelmadjid Tebboune visite en près de cinq ans de pouvoir, la population locale a été la grande absente. Ce boycott, malgré la tentative de l’éluder à travers un bain de foule théâtral, a fait comprendre au régime algérien que, comme en 2019, Tizi-Ouzou ne participera pas au vote de la présidentielle du 7 septembre prochain.

Un programme de 1,3 milliard de m³ d’eau de mer dessalée par jour, opérationnel dès cette année, un miracle céréalier en cours en plein désert, des interconnexions entre barrages dont seule l’Algérie est capable –avec les États-Unis, quand même... Pendant que le président algérien s’ingénie à repousser les limites de la mythomanie, il a oublié un détail: les émeutes de la soif menacent de renverser le régime cet été. Entre fanfaronnades fantasmées et misère bien réelle, Tebboune pousse ses ministres à vanter un bilan chimérique alors qu’il s’apprête à officialiser sa candidature, sans surprise, pour un deuxième mandat.

Sentant le vent tourner dans le dossier du Sahara au détriment de son poulain, le Polisario, le régime algérien tente d’ouvrir un nouveau front en offrant un bureau de représentation, au cœur d’Alger, à un obscur «Parti national rifain». Une énième provocation qui a tout de l’acte désespéré, de la part d’un pouvoir qui a cédé ce qui lui restait de sens de la mesure au profit d’une attitude résolument suicidaire.

Non seulement, les ingrédients d’un nouveau Hirak algérien sont déjà réunis, mais ces derniers risquent également d’amplifier la dynamique de frustration et de colère, en raison de la perte de légitimité définitive de toute la classe politico-militaire dans le pays. Cette fois, les changements qui vont être réclamés risquent d’être radicaux et non négociables.