La question qu’on pourrait se poser sans attendre une réponse est: pourquoi les musulmans dans le monde ne réagissent pas à ce détournement horrible de leur religion par des voyous et des barbares? Pourquoi une instance comme Al Azhar ne se prononce pas de manière ferme et sans ambiguïté contre ces bandes de destructeurs de l’islam? Pourquoi on assiste à l’avancée de l’horreur au quotidien en Afghanistan ainsi que dans certains pays d’Afrique, sans bouger, sans crier, sans manifester dans les rues le rejet absolu de cette barbarie arrogante et triomphante?
Cela fait longtemps que l’islam est utilisé par des criminels comme «idiologie» et drapeau d’un ordre nouveau, celui de la soumission et de l’esclavage des enfants et des femmes.
Inutile de rappeler que rien de cela n’existe dans l’islam, mais des portes restent ouvertes pour faire croire que c’est ça l’islam.
L’islam se défend tout seul. Les textes, lus intelligemment l’innocentent de ces violences.
Mais encore faut-il se mobiliser partout dans le monde musulman pour refuser ces dérives niant toute civilisation, toutes les cultures, toutes les humanités.
Boko Haram kidnappe au Nigéria de jeunes lycéennes pour inciter les parents à ne plus laisser leurs filles fréquenter l’école. Les Talibans font du trafic de drogues pour acheter des armes et conquérir tout un pays. Ils n’ont pas hésité à détruire des statues historiques faisant partie du patrimoine culturel de l’humanité.
Les insurgés se sont emparés des principales villes sans même avoir à combattre. Kaboul est tombée toute seule. Pendant ce temps-là, le président du pays s’est enfui à l’étranger.
L’armée régulière afghane est tellement corrompue qu’elle n’a pas résisté. Elle a offert le pays à une bande d’hommes armés jusqu’aux dents, prêts à imposer leurs règles au fonctionnement d’une société où la femme est considérée comme l’esclave de l’homme.
Un habitant de Baghlan (province du Nord) raconte: «toutes les forces gouvernementales ont pris la fuite peu après l’arrivée des Talibans sans aucune résistance».
Les femmes prennent la fuite avant l’arrivée des Talibans. Elles savent qu’elles seront violées ou obligées d’épouser un des chefs. Une jeune afghane a confié à l’AFP qu’elle «pleure jour et nuit quand [elle voit] que des Talibans forcent des jeunes filles à épouser leurs combattants ». Elle pleure parce qu’elle sait quel sort l’attend si par malheur elle tombe entre les mains de ces individus.
Sur ordre de Joe Biden, les Américains, après vingt ans de présence, se sont retirés de ce bourbier. On se demande ce qu’ils sont allés faire dans cette galère. Les leçons de la défaite au Vietnam n’ont pas été assimilées par les différents dirigeants américains.
Il y a eu bien sûr au départ, l’intervention soviétique, puis la lutte contre le communisme et l’athéisme par l’Arabie Saoudite et enfin l’arrivée des Américains avec l’intention de former l’armée afghane afin qu’elle défende le pays contre la barbarie. Echec sur toute la ligne. La guérilla urbaine a plus de recours qu’une guerre classique. Ainsi l’Afghanistan va devenir le centre de la terreur à l’échelle mondiale.
Les Européens craignent l’arrivée massive de réfugiés afghans. L’Iran a déjà accueilli 3,5 millions d’Afghans en fuite et le Pakistan, 1,4 millions. Les Européens sont prêts à donner de l’argent à ces deux pays pour qu’ils acceptent de nouveaux réfugiés. La peur de voir des familles afghanes arriver sur le sol européen est réelle. L’asile politique pour ces millions de réfugiés ne fonctionne plus.
Le monde a assisté à l’effondrement d’une armée et d’un Etat, en quelques jours. Certains gouverneurs auraient négocié avec les insurgés leur fuite, laissant des villes ouvertes aux Talibans. Le mal vient de loin. La corruption, l’absence de légitimité des gouvernants, ont contribué à la victoire rapide des Talibans.
Le silence du monde musulman est assourdissant. Voilà qu’un pays, une société, tombent entre les mains de gens qui ne connaissent rien à l’islam et à sa philosophie. La victoire des Talibans, c’est le triomphe de l’obscurantisme religieux, c’est l’asservissement de la femme et la fin de la culture. Et le tout, imposé à un peuple au nom de l’islam.