Décès de l’artiste plasticien Hassan Slaoui

L'artiste plasticien Hassan Slaoui lors de son exposition Altérations, à la Villa des Arts de Casablanca, en 2017.

La scène artistique et culturelle du Maroc vient de perdre l’un de ses dignes représentants. L’artiste plasticien et sculpteur Hassan Slaoui est décédé hier lundi 15 janvier à Rabat des suites d’une longue maladie.

Le 16/01/2024 à 09h23

L’artiste plasticien Hassan Slaoui est décédé dans la nuit de ce lundi 15 janvier, à l’âge de 78 ans des suites d’une longue maladie. Originaire de la ville de Fès, où il est né en 1946, celui qui est également décorateur d’intérieur et sculpteur résidait à Rabat, ville où il a rendu son dernier souffle. Ceux qui le connaissent, se rappellent un homme à la fois rigoureux et révolté, un vrai écorché de la vie.

D’aucuns se souviennent de ses multiples prises de position sur les sujets touchant au patrimoine architectural et culturel du Maroc et à sa préservation. Il en faisait d’ailleurs son cheval de bataille. Hassan Slaoui disait tout haut ce que d’autres pensaient tout bas. Dans un entretien accordé au quotidien Aujourd’hui le Maroc, il y a plusieurs années de cela, plus précisément en 2005, l’artiste n’avait pas hésité à exprimer sa gêne en tant qu’artiste de «constater que le patrimoine artistique historique du Maroc restait sous-valorisé, en constante détérioration, voire en disparition irrémédiable».

Formé à l’École des arts appliqués et ensuite à l’École normale supérieure (ENS) de Rabat, spécialisé en dessin artistique, il avait également intégré l’Atelier Met de Penninghen et J. d’Andon et de l’École nationale supérieure des métiers d’art de Paris.

Sa fibre «métiers d’art» lui a ouvert les champs du possible, puisqu’il s’est spécialisé à un moment donné dans la décoration et le design d’intérieur. C’est ce qui justifie aussi le fait qu’il a toujours aimé travailler sur plusieurs supports: la céramique, le bois, l’argile, la feuille d’or... Des matériaux auxquels il aimait faire subir plusieurs altérations, actions dont il avait fait le titre de son exposition en 2017 à la Villa des arts de Casablanca.

Entre les mains de Hassan Slaoui, la matière est peinte, brisée, perforée, ou galvanisée. C’est ainsi que l’artiste aimait interroger la solidité de ses supports et les transformer en oeuvres d’art composées de plusieurs structures où tout s’articule, se chevauche, se juxtapose, suivant un ordre très rigoureux.

Par Qods Chabâa
Le 16/01/2024 à 09h23