Nabil Makhloufi occupe une place à part dans la figuration au Maroc. Des paysages et des personnages dominent ses toiles qui imposent toutes une atmosphère. Les personnages que l’on aperçoit sont à la fois actifs et inertes.
Chaque peinture impose en effet à celui qui la regarde un temps de suspension. Les personnages racontent en effet une histoire et il faut s’arrêter un moment pour les écouter. Comme ce semeur qui donne l’impression d’être hors temps et hors espace. Pourtant, il est là et il agit dans son espace qu’est la toile.
L’écrivaine Bouthaïna Azami parle en ces termes des œuvres de l’artiste : « Il y a ces assemblées d’hommes et de femmes, sur la place publique, où l’artiste nous enroule dans une étrange atmosphère de temps suspendu. Elles sont, par moments, de statiques présences dont il émane quelque chose d’une troublante fragilité et d’une prégnante inquiétude dans l’attente, la posture des corps, les visages impassibles et ces regards qui, même réduits à de simples points noirs, nous empoignent de leur intense lassitude ouverte encore, malgré tout, sur l’espoir ; ces regards qui s’interrogent, nous interrogent ».
Né en 1973 à Fès, Nabil El Makhloufi est diplômé de l’Académie des arts visuels de Leipzig en Allemagne, où il vit et travaille actuellement. Cette ville est réputée pour son école de la peinture figurative la Neue Leipziger Schule, célèbre en Europe. Les œuvres d’un peintre de cette ville, comme Neo Rauch, font partie de plusieurs musées d’art contemporain dans le monde. Les peintures de Nabil El Makhloufi s’inscrivent dans la lignée de la figuration qui distingue les peintres de Leipzig.
