L’écrivaine Yasmina Sbihi vient de publier son ouvrage intitulé "Sur les pas de Sidi Ahmed Tijani: voyage dans sa zaouia aux quatre coins du monde". Fruit de quinze ans de travail, ce livre invite son lecteur à revivre le périple initiatique tijani avec un mélange de sensibilité, de tolérance et de clairvoyance rares.
Selon Yasmina Sbihi, le soufisme, dont les membres sont entre 300 et 400 millions à travers les quatre coins du monde, "n'est pas seulement une science ou une doctrine, ni une simple prouesse intellectuelle, ni des fantaisies rituelles ou de l'eso-tourisme. Le soufisme est une forme de dévotion mue par l'amour, qui se matérialise autant par nos prières que par nos gestes quotidiens, un engagement, face au Seigneur et face aux hommes, à porter le dépôt sacré".
Sans forcer le trait, ni tomber dans le voyeurisme, l’auteure plonge dans mysticisme profond, pousse à la découverte sans dévoiler et fait preuve d’une intelligence spirituelle contagieuse. En cela, elle invente une nouvelle grammaire du partage dans laquelle le libre arbitre est roi.
L’ouvrage de 450 pages comprend une cinquantaine de pages en français et autant en arabe pour expliquer le cheminement qui a conduit au voyage et 350 pages d’images en couleur haute résolution, commentées dans les deux langues. Tout cela légitimé par les témoignages de grands maîtres de la tijaniya à travers le monde.
Architecte, Yasmina Sbihi exerce dans le secteur privé et œuvre depuis quinze ans pour la préservation du patrimoine soufi. Elle est chercheuse et conférencière au Maroc et à l’étranger et membre de plusieurs fondations à vocation culturelle et spirituelle.
Pour mémoire, la Tariqa Tijania se réfère à son fondateur Sidi Ahmed Tijani (1150-1230). La quête du savoir religieux et de la connaissance soufie l’avait conduit dans de nombreuses contrées, avant qu’il ne s’installe en 1798 à Fès où il érigea sa Zawiya.
Le vénérable cheikh Sidi Ahmed Tijani, qui a été hissé au rang suprême de la "qotbiya al oudmaa", avait atteint deux stations uniques dans la hiérarchie des saints: celle de la "khatmiya" (le sceau des saints) et la "katmiya" (le pôle caché).