Grand moment d'émotions pour Farida Belyazid, dans la soirée de ce mercredi 16 novembre 2022. La réalisatrice et scénariste Farida Belyazid a reçu l'étoile d'or au Festival international du film de Marrakech, en hommage à l'ensemble de sa carrière. Emue et complètement submergée par ses émotions, la cinéaste marocaine ne trouvait pas ses mots.
Après avoir été scénariste pour plusieurs réalisateurs marocains, dont Mohamed Abderrahmane Tazi, pour qui elle a écrit Badis en 1989, et plus tard, A la recherche du mari de ma femme, en 1995, Farida Belyazid réalise son propre long-métrage Une porte sur le ciel, en 1988.
Et si elle n’a pas réalisé beaucoup de films, ses œuvres, telles que Ruses de Femmes en 1999, La Vida Perra de Juanita Narboni en 2005, sont emblématiques.
Vous êtes présente au Festival international du film de Marrakech pour un hommage récompensant l’ensemble de votre carrière. Quel est votre sentiment?Je trouve que c’est une très belle opération de prestige. C’est un festival que j’aime beaucoup. Je suis assez fidèle, j’aime beaucoup la sélection, elle est à chaque fois excellente. Je suis ravie qu’on me rende un tel hommage.
Votre carrière de réalisatrice s’est caractérisée par une certaine lenteur. Quelles en sont les raisons?C’est dû au travail. Le travail demande du temps. Ce n’est pas de la Cocotte-Minute. Il faut faire mijoter les choses. Et tout cela, ça prend du temps. Le temps de la réflexion, le temps de la préparation, le temps de trouver des financements… Si l’on souhaite obtenir de bons résultats, il faut donner du temps au temps.
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Avec du recul, quels sont les souvenirs qui vous viennent à l’esprit à l’occasion de cet hommage?Je suis contente finalement. On a toujours des doutes et on n'est jamais complètement satisfait. Et si on fait le point, on peut dire que ça va…
Vous avez écrit le scénario «Fatema (Mernissi), la sultane oubliée» de Abderrahmane Tazi. Vous n’auriez pas aimé réaliser ce film ?Non, cela ne m’a pas traversé l’esprit. Par contre, je suis en train de travailler sur un documentaire sur Fatema Mernissi. Et Abderrahmane Tazi était son cousin. C’est son propre regard. Sinon, je suis scénariste, j’aime travailler pour les autres et j’ai respecté sa narration, c’est lui le narrateur, on a travaillé ensemble.
Le cinéma est un travail d’équipe, où chacun y met du sien et c’est ce qui donne la richesse d’une œuvre.