C’est d’une voix apaisée et une attitude sobre que Faiz Ali Faiz raconte ce que le Festival Gnaoua et Musiques du monde d’Essaouira a apporté à sa longue carrière d’artiste, chantre du Qawwalî, la musique soufie pakistanaise. «C’est la neuvième fois que nous nous produisions au Maroc, et la deuxième fois au Festival d’Essaouira», déclare le chanteur dans un échange avec Le360, au lendemain de son concert du vendredi 23 juin, sur la scène Moulay El Hassan.
À l’instar de sa première prestation au Festival Gnaoua, la troupe de Faiz Ali Faiz a encore sacrifié à l’exercice de la « fusion », en mêlant sa musique à celle des Issawa, cette fois-ci représentés par le groupe Nass El Hal, venu de Fès. «Je ne m’attendais pas à ce que cela soit un tel succès: cela a dépassé toutes mes espérances. Il y avait une très belle ambiance et le public était extrêmement réceptif», confie avec une satisfaction non dissimulée Faiz Ali Faiz, soulignant sur l’aisance quasi naturelle à croiser le Qawwalî pakistanais avec la musique marocaine des Issawa, rassemblés par une construction rythmique proche. «Les mélanger, ce n’était vraiment pas compliqué», a-t-il commenté.
Si Faiz Ali Faiz n’a pas évoqué le côté très spirituel qui rapproche les deux musiques, qui reste pour lui une évidence, l’artiste affirme que ce qui nourrit la musique soufie et fait sa force c’est l’amour de Dieu. «La musique Qawwalï, émanation du soufisme, tire ses racines de l’amour de Dieu», a-t-il conclu.