Festival d’Essaouira: la cérémonie de transformation des frères Joubran

Le Trio Joubran, au Festival Gnaoua et Musiques du monde d'Essaouira, le 24 juin 2023.

Le 25/06/2023 à 11h29

VidéoLe Trio Joubrane a donné un récital tout en poésie au Festival Gnaoua et Musiques du monde, le samedi 24 juin au Borj Bab Marrakech. Une véritable cérémonie de transformation pour le groupe qui prépare sa mue. Rencontre.

C’est un retour pour le moins remarqué qu’a effectué le trio Joubran au Festival Gnaoua et Musiques du Monde d’Essaouira. Après une première prestation en 2017, la fratrie palestinienne, habitée par la personnalité du poète Mahmoud Darwich, a retrouvé la cité des Alizés pour un concert sur la scène de Borj Bab Marrakech. Et en six ans, le changement était visible. Mieux, dans cet entretien avec Le360, Adnane Joubran, l’un des trois frères, décrit leur prestation souirie est une véritable une cérémonie de transformation.

Le360: C’est votre deuxième fois au Festival d’Essaouira. Quel souvenir gardez-vous de votre précédente prestation ici dans cette ville?

Adnane Joubran: Je me souviens très bien. Il y avait beaucoup plus de vent que ce soir. Et je me souviens de la chaleur des gens. C’était dans un endroit beaucoup plus grand que celui-là, devant trois ou quatre mille personnes. Ce sont de très beaux souvenirs.

Après tant d’années, est-ce que vous ne redoutiez pas de retrouver une énergie et une interaction complètement différente?

Nous aussi, nous avons beaucoup changé. Mon cas en est un exemple. Aujourd’hui, j’habite entre Paris et Londres, alors qu’avant j’habitais à Paris. Et chaque fois que j’y retourne, je ne retrouve pas le Paris que je connaissais. Ce n’est pas Paris qui a changé, c’est moi qui ai beaucoup changé. La façon avec laquelle on reçoit les choses change, car nous aussi nous changeons.

Ce n’est pas grave. Ce soir nous allons monter sur scène et redécouvrir le public du Festival. Et on va se redécouvrir même entre nous, membres du groupe.

La carrière du Trio Joubrane est longue de plus de 17 ans. Quel regard portez-vous sur ce long parcours?

Je préfère ne pas trop regarder le passé. Je considère que nous avons encore beaucoup de temps et beaucoup à donner. Je préfère vivre dans le présent pour pouvoir changer quelque chose dans le futur. Le jour où je termine l’enregistrement, c’est fini. Nous sommes dans une période de transformation, peut-être amorcée par la crise du Covid. C’est le moment de renforcer les liens entre le trio, avec une équipe différente, et partir ailleurs.

Par Qods Chabâa et Abderrahim Ettahiry
Le 25/06/2023 à 11h29