Gnaoua Festival Tour: la culture en tant que soft power, au forum d'Essaouira

La conférence-débat sur la culture et le soft power organisée en marge du Gnaoua Festival Tour, samedi 4 juin 2022.

La conférence-débat sur la culture et le soft power organisée en marge du Gnaoua Festival Tour, samedi 4 juin 2022. . Abderrahim Et-Tahiry / Le360

Le 08/06/2022 à 13h12

VidéoIntervenant lors d'une conférence-débat organisée en marge du Gnaoua Festival Tour, Khalil Hachimi Idrissi, directeur général de l’agence MAP, a appelé à créer une émulation régionale pour faire du soft power un levier pour le développement culturel. Selon lui, il appartient au gouvernement d’augmenter sensiblement le pouvoir de la culture.

La culture en tant que soft power était au centre d’un débat ce samedi 4 juin à Essaouira. Programmée dans le cadre du Forum d’Essaouira et en marge du Gnaoua Festival Tour, cette conférence a réuni un panel d’intervenants dont l’ambassadeur de Corée au Maroc, Keeyong Chung, l’écrivain et journaliste Khalil Hachimi Idrissi, la directrice de la publication d’art Diptyk, Meriem Sebti, et enfin le politicien français né en Algérie, Julien Dray.

Ce dernier est intervenu en visioconférence à partir de Paris, car il n’a finalement pas pu se déplacer à Essaouira à cause d'un problème de passeport. «Il faut valoriser le patrimoine culturel d’un pays et le préserver», a t-il déclaré lorsqu’il a été interrogé sur le moyen de renforcer le pouvoir de la culture.

Développer l’éducation artistique et favoriser des générations qui soient sensibles à la chose culturelle, les doter de connaissances suffisantes en la matière sont aussi des priorités pour Julien Dray. Des idées partagées par Khalil Hachimi Idrissi.

«On ne peut pas placer des personnes en charge de la culture dans des régions par exemple et que ces personnes-là ne connaissent rien du tout à la chose culturelle et à ce qu’elle représente», a ainsi déclaré cet écrivain. Celui qui est également directeur général de l’agence de presse MAP a souligné que pour faire du soft power un levier formidable pour la culture, il faut créer une émulation régionale. «Chaque région doit inscrire la culture comme priorité dans son plan de développement régional (PDR)», a ainsi précisé Khalil Hachimi Idrissi.

L’intervenant a également préconisé que le Maroc mette à plat le système des subventions culturelles et revoit le modèle actuel. Et pour cela, les acteurs culturels doivent entreprendre leur révolution culturelle.

Meryem Sebti a, à son tour, insisté dans son intervention sur le rôle de la culture dans l’image du pays à l’international. Elle a ainsi cité les exemples de la Biennale de Dakar, de la Biennale de Rabat, de celle de Marrakech et des échos de ces évènements à l’étranger. «Avant de pouvoir s’exporter, le produit culturel marocain doit d’abord être ancré dans son territoire, avant de pouvoir constituer un soft power», a-elle conclu.

De son côté, l’ambassadeur de Corée au Maroc, Keeyong Chung est revenu sur l’expérience de son pays, ou plutôt sur la recette gagnante de son pays, dont la culture est la deuxième à être la plus exportée dans le monde.

Grâce au phénomène mondial Squid Game ou encore à la K Pop, la culture coréenne cartonne à l’international et est la première raison qui pousse les touristes à visiter la Corée. Dans une déclaration pour Le360, Keeyong Chung a souligné que la réussite du soft power culturel est due aux artistes. «L’offre culturelle correspond à la demande du marché, c’est cela le secret. Les artistes coréens ne proposent pas quelque chose dont le marché ne veut pas», a ainsi analysé l'ambassadeur coréen.

Par Qods Chabaa et Abderrahim Ettahiry
Le 08/06/2022 à 13h12