Avec ses trois salles de spectacles de 1.800, 600 et 300 places, son emplacement idéal, son architecture unique et les infrastructures annexes dont il est doté, le Grand Théâtre de Casablanca, dont les travaux sont actuellement en cours d’achèvement, a tout pour être un véritable chef-d'oeuvre architectural et un incontournable espace culturel dont la métropole ne pourrait que se vanter.
Pourtant, des craintes réelles sont exprimées, aujourd’hui, concernant son fonctionnement, croit savoir Assabah qui se penche sur certaines problématiques auxquelles aura à faire face ce nouveau lieu de la culture.
Certes, le Grand Théâtre a tout pour devenir une véritable icône de la ville de Casablanca. Or, il semblerait que ses apports, ajoute le quotidien, n'existent, pour l'instant, que sur papier. Ainsi en est-il de sa gestion qui est, aujourd’hui encore, entourée d'un grand flou. Alors qu’il était initialement prévu de recruter une trentaine de personnes pour le gérer, durant sa première année d’exploitation, et une soixantaine pour les cinq premières années, il n'y a encore, à ce jour, aucun appel à candidature pour sélectionner les nouvelles recrues.Pire encore, il semblerait que les parties dont relèverait la gestion de cette enceinte ne soient pas encore définies.
Comme le rappelle Assabah, l’ancien Wali de Casablanca avait clairement lancé la balle aux élus pour définir l'entité qui assurerait la gestion du Grand Théâtre. Or, à chaque fois que ces derniers ont dû débattre de la question, chacun a émis un avis différent quant à la manière de sélectionner les personnes concernées, certains s’entêtant à vouloir placer de hauts responsables à la tête de cette infrastructure.
Plusieurs autres questions restent, selon le journal, en suspens, comme par exemple le mode de définition de la programmation du Théâtre. Sans parler des craintes qui entourent son taux de remplissage qui risque, malheureusement, d’être très faible dans une ville qui semble être «morte», d’un point de vue culturel, vu la pauvreté dont souffre la scène artistique marocaine.
Comme le soulignent des critiques sollicités par Assabah, pour que le succès soit au rendez-vous, il ne suffit pas de bâtir une enceinte belle et moderne, mais surtout d’organiser des festivals nationaux et locaux mettant le théâtre en valeur et permettant ainsi de créer une nouvelle dynamique autour de ce secteur. Il ne faudrait pas non plus voir cette infrastructure comme un lieu où se jouent des pièces de théâtre, mais comme une pépinière où se créent des œuvres théâtrales.
Le quotidien évoque également les craintes exprimées par certaines personnalités du monde du théâtre qui s’étonnent de voir les travaux de construction de ce Grand Théâtre toucher à leur fin sans qu’aucune programmation n’ait encore été mise en place. Un comble, pour un projet de cette envergure.