Hassan Hajjaj, un artiste qui ne laisse personne indifférent, fascine tant ses créations sont originales et parlent elles-mêmes plusieurs mondes. Sa terre natale, dont on retrouve les traces par signes subtils sur des créations flashy, joyeusement pop-art. Moroccan touch et english style, heureux et pimpant tressage des mondes: le styliste et photographe marocain Hassan Hajjaj, qui vit à Londres depuis son adolescence, n’en finit pas d’étonner, au point que la presse internationale a les yeux actuellement braqués sur cet artiste en qui le New York Times croit déceler des traces de Matisse ou de Koons, lorsque ArtNet voit en lui le futur David Lachapelle.
Mais Hassan Hajjaj, arrivé tout jeune à Londres à l’époque où le mouvement punk prenait de l’ampleur, n’a jamais tenté que de transmettre aux Londoniens, en prenant le parti d’un langage qui leur serait accessible et saurait les interpeller, l’essence même de sa terre originelle. Son regard, aussi, sur son temps. Car l’artiste va plus loin qu’une simple quête des origines en mêlant symboles traditionnels rappelant, par exemple, le tatouage au henné, à des griffes de marques telles Vuitton ou Nike, renvoyant à la société de consommation. Télescopage des mondes, bruits de la modernité traversés par sinueuses réminiscences aux parfums d’argile, aux couleurs d’Afrique, de symboles gravés sur une main de femme. Sud marocain et rock and roll. Les défilés de Hassan Hajjaj, dont le premier donné aux Etats-Unis s’intitulait "My Rock stars: Volume 2", sont de véritables feux d’artifice qu’il se charge de concevoir lui-même, de A à Z. Aujourd’hui âgé de 53 ans, l’artiste, qui partage sa vie, depuis une quinzaine d’années entre Londres et Marrakech, choisit ses modèles parmi ses amis qui portent ses créations et posent pour lui. On n’a en tout cas pas fini d’entendre parler de lui, assurément.