Ramadan. Comportement vestimentaire: lorsque les Marocains optent pour le "Beldi"

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Avec l’avènement du mois sacré de Ramadan, les Marocains, hommes et femmes, se précipitent vers les marchés spécialisés dans la mode "Beldi" afin de se procurer de nouveaux vêtements traditionnels pour mieux vivre l’ambiance et les festivités de ce mois de spiritualité par excellence.

Le 02/06/2017 à 15h42

Djellaba, gandoura, caftan, Jabador, Selham, tenues traditionnelles pour bébés et enfants, sont, entre autres, les différents types d’habits qui connaissent un fort engouement à la veille et tout au long de ce mois sacré.

De forme immuable, ces tenues n’ont cessé d’évoluer en termes de tissus, de couleurs et de motifs, mais ont su tout de même garder leur aspect traditionnel et leur dimension sociale, en dépit d’une concurrence acharnée avec les habits traditionnels issus d’autres pays, comme l’Inde ou la Turquie, qui ont envahi le marché marocain ces dernières années.

Cette ruée vers l'habit traditionnel constitue ainsi une véritable opportunité pour tout un secteur d’activité, dont la chaîne de production est composée de stylistes, tailleurs, vendeurs de tissus, designers, vendeurs de produits finis, ainsi que d’autres intervenants.

Pour Khalid, jeune tailleur à Derb Sultan (quartier populaire à Casablanca), le Ramadan est l’une des périodes où le nombre de commandes atteint un niveau record.

"Les clients, dont environ 90% sont des femmes, déposent leurs tissus à coudre une semaine avant le mois de Ramadan, voire plus, afin de pouvoir récupérer leurs habits à la veille de ce mois", a-t-il confié à la MAP, ajoutant que cet engouement se poursuit aussi tout au long du mois de Ramadan en s'approvisionnant d'habits en commémoration de certaines journées spéciales, comme la mi-Ramadan, Laylat Al-Qadr ou encore Aid Al-Fitr.

Selon ce trentenaire, la Djellaba reste la tenue qui connaît le plus grand succès et la plus demandée par les clientes durant ce mois sacré, tandis que les commandes des hommes varient généralement entre des Djellabas et des Gandouras.

De son côté, Brahim (57 ans), vendeur de tissus à Derb Omar à Casablanca, a fait savoir que les profits générés durant le Ramadan peuvent atteindre le double voire le triple de ceux réalisés au cours des autres mois de l’année où l’activité connaît parfois un certain ralentissement.

"Nous profitons également du fait que le mois de Ramadan coïncide ces dernières années avec la saison d’été qui se caractérise par les fêtes de mariage et autres célébrations durant lesquelles les Marocains portent des costumes traditionnels", a-t-il dit.

Par ailleurs, les intervenants de ce secteur d’activité affirment qu’avec l’apparition de la confection de vêtements traditionnels à la chaîne dans de grandes usines avec d’énormes quantités, le prêt-à-porter a émergé comme une solution moins coûteuse.

Ainsi, certains clients préfèrent cette formule qui permet d’apporter des retouches de modernité aux habits traditionnels, offrant une multitude de choix d’habits à la fois chics et traditionnels, de jour comme de soir, de couleurs basiques comme d’imprimés exclusifs.

En effet, la majorité des marques de prêt-à-porter, nationales et internationales, ont commencé durant cette dernière décennie à cibler cette niche du marché de vêtements notamment dans les pays arabes, en lançant toute une collection de vêtements traditionnels pour le mois de Ramadan et d’autres événements religieux (Aid Al-Fitr, Aid Al-Adha …).

Pour Zakariaa, jeune ingénieur en informatique de 26 ans, le costume traditionnel est très pratique et plus confortable lors de l’accomplissement des prières.

"Ce type d’habit, qui représente une manière pour exprimer la dévotion et la piété religieuses, a un charme particulier et donne une élégance sans égal aux fidèles", a-t-il souligné, ajoutant que chaque Ramadan, il se procure une nouvelle tenue traditionnelle en harmonie avec les nouvelles tendances.

Le 02/06/2017 à 15h42