Sa carrière, la chanson, son podcast, le rap marocain: le génialissime «poémien» Oxmo Puccino sans langue de bois

Le rappeur Oxmo Puccino à Casablanca.

Le 17/12/2023 à 10h59

VidéoOxmo Puccino, rappeur franco-malien a fait partie des invités du premier festival des écoutes Amwaj organisé du 14 au 17 décembre à l’Institut français de Casablanca. le «Black Jacques Brel», à l’écriture, fondée sur les métaphores et les phrases choc, a relaté son aventure dans «Des histoires de quartiers», un podcast produit par Arte radio et qui en est à sa deuxième saison. Le360 l’a rencontré.

Depuis son premier album «Opéra Puccino» sorti en 1998, le rappeur franco-malien Oxmo Puccino, de son vrai nom Abdoulaye Diarra, a toujours placé l’écriture au centre de sa carrière. Et c’est ce même amour de l’écrit qui l’a entrainé à explorer le monde de la musique, puis plus récemment celui des podcasts. L’artiste a été invité à partager son expérience, hier samedi 16 décembre, dans le cadre du festival des écoutes organisé à l’Institut français de Casablanca. Une ville qu’il connait bien, car il est déjà venu plusieurs fois au Maroc.

Oxmo Puccino a sorti son dernier album, le 8ème du titre, en 2019. S’est-il retiré pour autant de la scène musicale? À cette question, l’artiste répond tout simplement qu’il a décidé, pendant un moment, d’explorer de nouveaux moyens d’expression, différents de ceux sur lesquels on l’attendait d’habitude. Impressionné par l’émancipation de la jeunesse marocaine et de sa musique, Oxmo Puccino promet un featuring avec un rappeur marocain. Il n’en dira pas plus pour l’instant préférant garder la surprise.

Le360: comment est née l’idée de votre podcast «Les histoires de quartier»?

Oxmo Puccino: le podcast «Les histoires de quartier» est quelque chose qui me suivait depuis très longtemps, car je suis souvent entouré d’amis et de personnages éloquents, intéressants, fascinants, théâtraux... Je me suis souvent retrouvé plusieurs fois à me demander pourquoi je n’ai pas enregistré ce moment, pour quoi il n’y a personne pour profiter de ce que suscite l’histoire que vient de raconter ce personnage qui mériterait d’être sur un film ou dans un livre.

Face à la profusion de la vidéo et de l’image, pensez-vous que le podcast est en train de susciter de plus en plus d’intérêt?

Disons que l’écoute demande plus d’attention que de se laisser envahir par les images. C’est un effort qui nécessite de la concentration. Aujourd’hui, avec le flux d’information qu’on subit toute la journée, il est difficile de se destiner à cela. Mais pour moi, c’est la source d’information la plus détaillée et la plus complète qu’on peut avoir aujourd’hui, car on n’est pas perturbé par l’image.

Avec du recul, quel regard portez-vous sur votre carrière musicale?

Je ne pourrais même pas décrire ce que je ressens. Je n’avais pas prévu d’en arriver là, et d’avoir les témoignages de quelque chose que j’ai proposés il y a une vingtaine d’années. C’est quelque chose que je n’avais pas envisagé. Je suis émerveillé tous les jours. Je ne pense pas forcément à la suite de ma carrière, mais à sa continuité. J’ai fait le plus gros du travail et aujourd’hui je profite un peu de cela tout en restant actif via des moyens d’expression qui diffèrent de ceux sur lesquels on m’attendait d’habitude. Il faut savoir que lorsque j’ai commencé la musique, il me paraissait impensable que je puisse sortir un livre. J’ai donc écrit des chansons comme on pouvait écrire un livre.

Vous connaissez le rap marocain. Quel est votre avis sur son évolution?

Hier, j’étais avec Draganov, et de temps en temps je suis en contact avec El Grande Toto. Ce soir, je vais voir Shobee, j’espère croiser Don Bigg avant de partir. Il y a des chansons que je connais sans en comprendre la langue, et ça c’est la preuve que leur musique à un impact.

Prévoyez-vous un featuring avec l’un des rappeurs marocains que vous avez cité?

Oui j’y pense. Mais c’est une surprise.

Par Qods Chabâa et Khadija Essebar
Le 17/12/2023 à 10h59