Tétouan: une sculpture de Abdellah Fakhar échappe de justesse à la démolition

Le jardin public en travaux sur la Place de la justice, à Tétouan, où est érigée la sculpture du défunt artiste Abdallah Fakhar.

Une sculpture de l’artiste défunt Abdallah Fakhar, érigée sur la Place de la justice à Tétouan, a échappé de justesse à sa démolition, grâce à la mobilisation de plusieurs acteurs culturels et associatifs locaux. Ce qui s’est passé.

Le 06/02/2024 à 12h33

Le scandale a failli passer inaperçu. Une sculpture de l’artiste peintre Abdellah Fakhar, décédé en 1990, a failli être complètement détruite le 28 janvier dernier, sans que personne ne puisse s’y opposer. L’information, relayée sur les réseaux sociaux par Fouad El Bahlaoui, enseignant-chercheur à l’Institut national des Beaux Arts de Tétouan (INBA), nous apprend ainsi que l’œuvre «érigée en 1987 sur la Place de la justice, à Tétouan, a échappé de justesse aux bulldozers des autorités locales, qui allaient la raser sans vergogne pour rénover le jardin public qui l’abrite».

À la place de la sculpture de Abdellah Fakhar, l’architecte en charge du projet avait proposé la construction d’un mur avec des arcades, censé s’inspirer de l’ancienne médina de Tétouan. C’est en tout cas ce que montre la maquette, visible sur la palissade du chantier de rénovation actuellement toujours en cours.

Heureusement, et après la mobilisation de plusieurs acteurs culturels et associatifs locaux, parmi lesquels figure aussi le conseil régional de l’ordre des architectes, ladite sculpture a échappé à la destruction. C’est grâce «à l’intervention rapide et efficace des responsables respectifs de deux grandes institutions artistiques, à savoir Mehdi Zouak, directeur de l’Institut national des Beaux Arts de Tétouan, et Abdelaziz El Idrissi, directeur du Musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain de Rabat, qu’on a pu éviter l’irréparable», affirme Fouad El Bahlaoui.

Contacté par Le360, Mehdi Zouak se veut rassurant. «Aussitôt alertés, nous avons contacté des responsables à la Commune de Tétouan et nous leur avons bien fait comprendre qu’il s’agissait d’une œuvre d’art et qu’il ne fallait pas la déplacer et encore moins la démolir», a-t-il expliqué.

La sculpture a finalement été préservée, et sera d’après Mehdi Zouak davantage valorisée avec un éclairage nocturne. Une commission a en outre été créée, en concertation avec les autorités locales, pour veiller à des actions de mise en valeur de l’œuvre de Abdellah Fakhar, artiste qui était également enseignant à l’École des Beaux Arts de Tétouan, institution qui a formé plusieurs artistes de renom, dont Mekki Mghara, Mohammed Chabâa, Saâd Ben Cheffaj, Mohamed Drissi, Ahmed Ben Yessef et Abdelkrim Ouazzani.


Par Qods Chabâa
Le 06/02/2024 à 12h33

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Comment se fait-il que nous ayons une société civile si dynamique et des élites si lamentables. Qu'on-t-il dans la tête? Vous avez un parc, qui doit être rénové, avec une sculpture unique en son sein. Décision logique: détruisons-là!. Au moins, la déplacée ou la remisée MAIS BON SANG PAS LA DÉTRUIRE. Si vous n'en voulez pas, j'en veux bien dans mon jardin. A quel élu, dois-je donner 1000dh?

Normalement il devrait y avoir une commission où sont représentés tous les courants de la cité pour tout travaux quelle que soit leur nature . Ailleurs on fait même une enquête auprès des habitants Nos édiles , élus ou nommés devraient aller apprendre le métier dans les pays où la gestion locale est une philosophie

Les élus ne voient ni œuvres d'art ni arbres. Ils ne voient que l'argent qu'ils vont gagner après démolition et arrachages.

Plus qu'on démolit, plus qu'on gagne de l'argent, c'est la technique de certains élus véreux.

Démolir une œuvre, pour la remplacer par du béton est un moyen pour vider les caisses de l’état... La réponse qui me semble juste c'est de remercier cet architecte et les signataires de l'accord...

Bonjour, On ose toucher à l'art aussi... L'âge de pierre ! Et merci pour l'artiste.

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