Le360: depuis sa première édition en 2008, le Salon du Cheval a évolué à pas de géant. Comment cet évènement a-t-il influencé l’économie locale d’El Jadida, et quelles ont été ses principales retombées?
El Habib Marzak: l’impact économique du salon sur la ville d’El Jadida est indéniable. Depuis sa première édition, il a contribué à la création d’un nombre important d’emplois directs et indirects pour répondre aux besoins des exposants et participants, de l’organisation du salon et des visiteurs qui affluent de partout. Ainsi, des investissements importants ont été réservés au développement et à l’amélioration des infrastructures de la province, des hôtels et restaurants et en général au développement socioéconomique renforçant ainsi le tissu économique local. Le secteur équestre local et national, en particulier, a bénéficié d’un véritable essor, avec une demande accrue pour tout, des fournitures équestres aux formations spécialisées.
Le Salon du Cheval a toujours mis en avant sa dimension culturelle et artistique. Comment avez-vous réussi à maintenir cet équilibre, entre le côté festif et la mise en valeur de la richesse culturelle?
C’était un défi, je l’admets, mais un défi que nous étions déterminés à relever. Nous avons veillé à ce que chaque édition du salon soit un reflet fidèle de notre riche patrimoine équestre. Outre les compétitions, nous avons introduit des spectacles équestres traditionnels, des expositions d’art, des ateliers et des conférences. Nous voulions que les visiteurs repartent avec le souvenir d’un salon culturel et sportif à forte valeur ajoutée qui lui a fait découvrir la profondeur et la splendeur de notre capital immatériel. Chaque détail, chaque programmation vise à éduquer, inspirer et à rappeler à tous l’importance du cheval dans notre histoire et notre identité culturelle.
Lire aussi : Le prince héritier Moulay El Hassan préside la cérémonie d'ouverture du treizième Salon du Cheval d'El Jadida
En parlant du capital immatériel, comment le salon a-t-il contribué au renforcement des liens humains et culturels au fil des éditions?
C’est une dimension souvent sous-estimée, mais d’une importance capitale. Le Salon du Cheval n’est pas qu’un évènement sportif. Il est aussi un carrefour de cultures, un lieu de rencontres et d’échanges entre les différentes régions, et entre les opérateurs nationaux et internationaux. Nous avons vu des générations se transmettre des savoirs, des compétences et des passions. Des artisans aux professionnels du cheval, en passant par les simples passionnés du cheval, tous ont trouvé une plateforme pour échanger, apprendre et grandir. La participation étrangère, notamment, a enrichi cet échange, nous permettant de découvrir d’autres facettes de l’univers équestre et de renforcer les liens avec des communautés à l’étranger.
Quatorze éditions, et quinze ans d’existence, c’est impressionnant! Comment percevez-vous l’évolution du salon au cours de cette période?
C’est à la fois long et court. Long, car lorsque je me retourne, je vois un chemin jalonné d’efforts, d’adaptations et d’innovations. Très court, car la passion et l’excitation rendent le temps fugace. Le bilan est, sans aucun doute, positif, et c’est réconfortant. Aujourd’hui, nous nous sommes imposés sur la scène internationale parmi les grands évènements similaires et notre réputation n’est plus à faire. Mais ce n’est pas seulement une question de taille ou de notoriété. Ce qui me remplit de fierté, c’est de voir que le Salon du Cheval est resté fidèle à sa mission première: célébrer le cheval, promouvoir notre patrimoine et créer des ponts entre les cultures. Et je suis convaincu que les meilleures années sont encore à venir.