La production de dessins animés 100% marocains à la télévision marocaine a commencé en 2020. L’engagement des deux chaînes 2M et Al Aoula d’inscrire dans ses appels d’offres des dessins animés commence à porter ses fruits.
C’est ce que confirme Yassine Lahrichi de Neverseen, l’une des deux entreprises à avoir -aux côtés d'Artcoustic- remporté le marché. «Abtal Al Aoula» et «Red El Bal» sont les premiers dessins animés de son agence de production sise à Casablanca.
Le premier dessin animé, entièrement en 3D, a été diffusé durant le mois de ramadan 2022 sur Al Aoula et sa rediffusion s’est achevée il y a tout juste deux semaines. Un dessin animé pour enfants ayant comme personnage principal Amir et son superhéros qui, chaque fois qu’il se comporte bien, se transforme en robot volant pour aller demander une récompense à son père. «Une sorte de Goldorak à la marocaine».
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On a opté pour cette idée de superhéros, car les enfants aiment imiter et avoir une idole, un personnage aux superpouvoirs. Ça les incite à l’imiter, suivre ses conseils et être à l’écoute», confie Yassine Lahrichi avant de poursuivre: «On avait montré cela aux enfants en lançant quelques épisodes et on a remarqué qu’ils étaient scotchés devant leur écran et appréciaient énormément».
Une offre destinée aux jeunes publics mais pas que...La cible de ce dessin animé? Un public de 3 à 11 ans, comme l'explique Yassine Lahrichi: «Si on avait une chaîne spécialisée dans l’audience jeunes publics, là on aurait pu faire plusieurs types de dessins animés avec des limites d’âge, mais 2M et Al Aoula sont des chaînes généralistes, donc nous avons essayé d’avoir un palier d’âge assez large».
Quant à «Red El Bal», il s'agit de capsules filmiques en 20 épisodes, un mix entre 2D et 3D qui s’adresse aux adultes et qui est en ce moment diffusé deux fois par semaine, le mardi et le jeudi à 19h50 sur Al Aoula. «Ce sont deux personnages typiquement marocains, Al Haj et Al Haja, qui à chaque fois abordent un sujet sur la civilité, le civisme, la citoyenneté, et à chaque fois on parle d’un phénomène de société de manière subtile, on n’est pas dans un discours moralisateur… C’est très digeste», indique celui qui a commencé sa carrière à la fin des années 90 dans l’industrie des jeux vidéo avec Ubisoft au Maroc.
Le traitement de «Red El Bal» est très différent de celui d’un dessin animé pour enfants. «Le public consomme régulièrement des programmes en 3D, même les plus âgés. C’est pareil pour les jeux vidéo, on peut retrouver des gens qui ont 60-70 ans et qui jouent 10 heures, 15 heures par semaine. On n'est donc plus dans cette idée que les dessins animés sont dédiés aux enfants uniquement…» insiste Yassine Lahrichi.