Une quinzième édition, du 20 au 28 mai: le festival international «Théâtre et Cultures», de retour à Casablanca

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Le festival international «Théâtre et Cultures» prévu du 20 au 28 mai 2022, à Casablanca, programme pour sa quinzième édition, plusieurs pièces de théâtre marocaines et internationales. Celles-ci seront présentées dans différents espaces culturels. Aperçu.

Le 12/05/2022 à 08h22

Après deux ans d'absence à cause du Covid-19, le festival international «Théâtre et Cultures» aura finalement lieu cette année. Un retour programmé sur huit journées dans différents lieux de Casablanca.

Pour cette quinzième édition, pourvu d'une thématique générique '«Allons au théâtre», les organisateurs ont prévu un programme très éclectique, avec des pièces inédites, aussi bien marocaines que d'ailleurs. Le but: permettre au spectateurs de s'ouvrir à d'autres cultures. 

Organisé par la Fondation des arts vivants, cette manifestation culturelle proposera, en tout, 10 pièces de théâtre, qui seront jouées dans différents espaces culturels de la capitale économique, dont au Studio des arts vivants, dans le complexe culturel d'Anfa, de même qu'au complexe culturel Mohamed Zefzaf.

C’est la pièce «Nayda Two», de la troupe Stylcom, qui va inaugurer les réjouissances, dès le 20 mai, au Studio des arts vivants. Une œuvre d’Amine Nasseur, qui a déjà eu un grand succès auprès des spectateurs qui l'ont vue, et qui a raflé plusieurs prix, grâce au jeu de ses acteurs (Ouassila Sabhi, Hajar Chargui, Adil Abatourab...). Une pièce où, dans l'intrigue, de subtils messages politiques sont glissés avec humour.

Le 21 mai, au tour d'une pièce française d'être jouée: «Tango Neruda» de la compagnie Serge Barbuscia. Un spectacle qui se veut «une danse aux deux visages, mi-macabre, mi-amoureuse, comme un tango aux sons discordants et langoureux» du compositeur argentin Astor Piazzola, qui joue du bandonéon, une sorte d'accordéon.

Tout au long de la déclamation de poèmes de Pablo Neruda, dans une grande sobriété visuelle, se laissent voir sur scène, par petites touches, la projection de dessins de Pablo Picasso. Et c’est à travers «la danse, le théâtre et la musique d’Astor Piazzolla que les artistes abordent cet univers double».

Egalement au programme, une pièce féministe, «Maragdach» («Je ne Couche pas»). Une pièce qui se revendique comme féministe, et qui s'inspire d'un texte original de «Lysistrata», œuvre théâtrale d’Aristophane, un Grec de l'Antiquité. Interprétée en darija, la pièce se déroule quelque part au Maghreb, ou au Proche-Orient.

C’est avec beaucoup d’humour que le metteur en scène Adil Madih, accompagné d'une troupe exceptionnelle, dont les acteurs Mohamed Msefer, Selma Naguib, Nezha Regragui, Naoufel El Ouariti, donne à voir des scènes de vie originales, portées par des femmes qui refusent que les hommes les dominent, et une gent masculine prête à tout pour un moment de répit près de leurs compagnes.

Autre spectacle féministe, le 24 mai: la pièce «il était une fois... La jupe!» de la compagnie Corp’Scène. Une pièce qui s'inspire d'un fait-divers, l’affaire de jeunes filles qui avaient fait scandale dans un souk d’Inezgane en 2015, par le simple fait qu'elles portaient des jupes. Un projet théâtral, qui «mêle musique et vidéo, réalité et fiction, tout en cherchant à pointer le pire et le meilleur chez l'humain».

Au programme du festival également, la pièce de théâtre «Hammam Laâyalate» («Le hammam des femmes»). Dans une mise en scène signée de Latefa Ahrrare, cette pièce, qui sera présentée le 25 mai par la troupe Tokos art, raconte l’histoire de femmes, issues de différents milieux sociétaux, qui se rencontrent dans un hammam, en cette période de crise sanitaire.

L’occasion pour ces femmes de papoter, livrer leurs souffrances et se délivrer des pressions psychologiques et économiques qu’elles subissent.

L’intrigue, qui aborde les plaies révélées dans la société au cours de cette pandémie, est servie par le jeu des comédiennes Fatima Boujou, Saadia Ladib, Khouloud Betioui, Nora Koraichi, Sakina Lafdaili et Majda Zabbita.

Parmi les pièces de théâtres marocaines programmées dans ce festival, il y a aussi «Fake», une pièce comique en darija, présentée le 27 mai, qui traite de la désinformation et de l’intox.

Créee par Ayoub Naim, «Fake» raconte l’histoire d’El Mokhtar, un jeune homme auquel la chance n’a jamais souri, et qui se retrouve malgré lui, le temps d’une journée, embarqué dans une succession de malencontreux évènements, complètement invraisemblables et surréalistes. Des faits qui seront faussement relayés et sournoisement détournés par des médias (véreux). Une journée qui bouleversera à tout jamais la vie d’El Mokhtar et celle de son entourage.

Le festival prendra fin, le 28 mai, par «Badadd», un concert-théâtre de la troupe Sc’energia, qui réunit les acteurs Kamal Kadimi, Khadija Zeroual, Maha El Boukhari et Abdenbi Elbenewi, sur une idée originale de Zacaria Kassi-Lahlou. «Badadd» (qui signifie l’amour en amazigh), c’est l’histoire complexe de la vie des couples modernes, déchirés entre le désir de l’autre et leurs propres contradictions.

Des couples, souvent faibles et égarés, qui veulent transmettre le meilleur d’eux-mêmes, mais qui finissent par être rattrapés par une dure réalité. Chacun veut tirer le meilleur de l’autre, en oubliant qu’il faut d’abord tirer le meilleur de soi. Et finit par reprocher à l’autre ce que l’on s’inflige finalement à nous-même.

Festival international «Théâtre et Cultures», du 20 au 28 mai 2022. Tarifs des représentations : entre 100 et 150 dirhamsUne seule représentation prévue par spectacle.

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Par Yousra Adli
Le 12/05/2022 à 08h22