"Franco, Victoire, République. Impunité et espace urbain" jette la lumière sur les symboles de la dictature toujours présents dans les rues de Barcelone, plus de 40 ans après la mort du dictateur, début de la transition vers la démocratie en Espagne.
L'exposition, prévue jusqu'au 8 janvier 2017, "a pour objectif de dénoncer les crimes du franquisme et leur impunité, même en démocratie", a déclaré Gerardo Pisarello, numéro deux de la mairie dirigée depuis 2015 par un rassemblement de gauche radicale.
Deux monuments invitent à la réflexion: une statue équestre -décapitée- de Franco, et une autre en hommage à la victoire de ses troupes dans la guerre civile espagnole (1936-1939).
Quelques minutes après leur installation, un passant avait déjà lancé des oeufs sur les deux statues, a constaté un photographe de l'AFP.
Pendant la présentation, un groupe de victimes du franquisme a manifesté en silence, tandis que des indépendantistes catalans ont crié "pas de fascistes dans nos quartiers".
Des partis nationalistes se sont opposés à l'exposition, l'accusant de banaliser la dictature franquiste qui réprima durement les nationalismes régionaux. Ils critiquent de plus l'emplacement choisi pour l'exposition, installée dans un haut lieu de l'indépendantisme catalan.
Pendant la transition vers la démocratie, l'Espagne a voté une loi d'amnistie des crimes politiques de la dictature et de la guerre civile.
Malgré une loi ultérieure sur la mémoire historique votée en 2007 et prévoyant le retrait des symboles franquistes de l'espace public, certains sont toujours présents dans de nombreuses communes.