Les banques prennent goût aux mécanismes de recouvrement non conventionnels et cela inquiète Bank Al-Maghrib. C’est ce que nous annonce La Vie Eco, dans son édition du 28 octobre. Au lieu de réaliser leurs hypothèques, comme cela se fait habituellement pour récupérer des créances en souffrance, les banques s’endettent de plus en plus avec les débiteurs en difficulté, notamment dans la promotion immobilière, pour recourir à deux voies alternatives permises par la loi: la dation en paiement et la vente à réméré.
Le premier mécanisme consiste à ce que le débiteur transfère la propriété d’un bien, celui qui fait l'objet de l’hypothèque ou tout autre actif, à la banque, contre extinction de tout ou partie de sa dette. La vente à réméré donne elle aussi lieu à un transfert de propriété. Mais celui-ci ne se fait qu’à titre provisoire pour une durée de trois ans maximum. Durant ce délai, le débiteur a la possibilité de racheter son bien. A défaut d’exercer cette option, l’actif est définitivement acquis à la banque.
Les banques cumulent actuellement dans leur bilan plus de 11 milliards de dirhams d’actifs issus de dations en paiement et de vente à réméré, ce qui illustre selon Bank Al-Maghrib, une montée en flèche en quelques années. Et si les banques recourent davantage à ces mécanismes non conventionnels, c’est parce qu’elles y trouvent largement leur compte. Ces montages ont l’intérêt de pallier toutes les manœuvres destinées à ralentir la procédure, que subissent habituellement les banques lors d’actions de recouvrement judiciaire.
Reste qu’à travers ces montages, les banques héritent d’actifs immobiliers qui pèsent de plus en plus lourd au niveau de leur bilan, selon l’appréciation de la banque centrale. En récupérant des biens immobiliers au lieu de l’argent en remboursement de leurs financements, les banques courent le risque de devenir moins riches en liquidités. La revente de ces actifs peut prendre des années, ce qui limite leurs réserves en liquidités.