À Genève, Younes Sekkouri présente à l’OIT l’essentiel de la loi sur le droit de grève

Le ministre de l’Emploi, Younes Sekkouri, et  Gilbert F. Houngbo, directeur général de l’Organisation internationale du Travail.

Le ministre de l’Emploi marocain, Younes Sekkouri (g.), et Gilbert F. Houngbo, directeur général de l’Organisation internationale du travail, le 31 mars 2025 à Genève.

Le ministre de l’Emploi, Younes Sekkouri a présenté au directeur général de l’Organisation internationale du travail (OIT), Gilbert F. Houngbo, la nouvelle loi sur le droit de grève validée par la Cour constitutionnelle. Selon une source informée, le responsable l’a qualifiée de «très bonne nouvelle» car elle conforte la dimension sociale des droits des travailleurs dans la stratégie de développement socio-économique et politique du Royaume.

Le 02/04/2025 à 17h26

«L’adoption de la loi régissant la question de la grève et surtout sa validation par la Cour constitutionnelle, le 25 mars dernier, est une très bonne nouvelle pour nous», a déclaré le directeur général de l’Organisation internationale du travail (OIT), Gilbert F. Houngbo, à la presse, à l’issue d’un entretien avec le ministre de l’Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi et des Compétences, Younes Sekkouri, qui a effectué une visite de deux jours à Genève.

Le 31 mars, Gilbert F. Houngbo a tenu à saluer le dialogue social qui a régné tout au long du processus d’élaboration et d’adoption de cette loi, ce qui constitue «l’une des meilleures façons d’assurer la pérennité des actions que nous prenons».

Le DG de l’OIT a également relevé que «cela va en droite ligne avec la place qu’occupe l’aspect social dans la stratégie de développement socio-économique et politique du pays», qu’il a pu constater lors de sa visite au printemps dernier au Maroc. Il a indiqué avoir discuté avec Younes Sekkouri des différentes composantes de cette loi organique et comment l’OIT pourrait accompagner le Maroc dans sa mise en œuvre.

Le responsable onusien a, par ailleurs, remercié le Royaume d’avoir accepté d’organiser, au premier trimestre 2026, le sommet sur la lutte contre le travail des enfants qui est un événement très important pour l’OIT. Il y a «beaucoup de sujets qui nous lient au Maroc. C’est une relation d’excellence», a-t-il affirmé.

De son côté, Younes Sekkouri a indiqué qu’à la faveur de l’adoption de la loi sur la grève par les deux chambres du Parlement et sa validation par la Cour constitutionnelle, «le Maroc a franchi une étape importante dans la régulation des relations entre la classe ouvrière et les employeurs, ainsi qu’au sein de la société en prévoyant le service minimum.» Cette loi, adoptée après 63 ans d’attente, a-t-il ajouté, érige désormais le Maroc au rang des quelques pays du monde qui ont réussi à concilier les intérêts sociaux et économiques.

Le ministre a indiqué avoir passé en revue d’autres sujets importants comme la feuille de route pour l’emploi qui a fait l’objet d’un travail conjoint avec les experts de l’OIT depuis deux ans, et qui s’est matérialisée dans les initiatives adoptées par le gouvernement dans la loi de finances de 2025, notamment celle portant sur la catégorie des «NEET», ces jeunes qui ne sont pas en emploi, ni en études, ni en formation. Ce projet concerne environ un million de personnes qui ont besoin de soutien ainsi que les petites et très petites entreprises qu’il faut appuyer pour employer cette catégorie, a-t-il expliqué.

Parmi les sujets importants évoqués lors de cette réunion figure la coopération entre le Maroc et l’OIT, notamment en matière de lutte contre le travail des enfants, l’un des chantiers dans lesquels le Maroc a franchi des étapes importantes et qui affiche des résultats très positifs, à la faveur des Hautes instructions du roi Mohammed VI, a-t-il encore indiqué.

Pour le ministre, les témoignages des responsables des Organisations internationales à cet égard sont une reconnaissance que le Maroc est un pays pionnier au niveau international qui joue un rôle essentiel dans ce domaine. Cette entrevue s’est déroulée en présence de l’ambassadeur, représentant permanent du Royaume auprès de l’Office des Nations unies à Genève, Omar Zniber, et de la directrice de la coopération internationale au ministère de la Petite entreprise, de l’Emploi et des Compétences.

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 02/04/2025 à 17h26

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