Le nouveau ministre des Finances s’est fixé une priorité: les TPE et PME. Dans son édition du 2 octobre, L’Economiste rapporte que l’une des premières mesures prises par Mohamed Benchaâboun concerne de nouveaux mécanismes de financement dédiés à cette catégorie d’entreprises. Il faudra toutefois faire «preuve de bonne gouvernance et de transparence». En effet, pour prétendre à un financement bancaire, ces entreprises doivent «produire des bilans sincères afin de gagner en crédibilité» et donc être bien notées auprès des banques.
Autre mesure voulue par le ministre: la mise en place d’un mécanisme pour «renforcer les fonds propres des PME» qui sont, dans 9 cas sur 10, sous-capitalisées et dépourvues «d'outils de gouvernance leur permettant de gagner en compétitivité et en performance». Il ne s’agit en aucun cas de crédit bancaire, mais plutôt de fiabilisation de l'information comptable et financière qu’elles produisent pour mieux renseigner sur leur vraie situation patrimoniale et financière. Le ministre, comme le relève le quotidien, prévoit ainsi un mécanisme permettant «de consolider leur structure bilancielle via des quasi-fonds propres», à savoir «une sorte de dette subordonnée, financée à des taux bonifiés».Les PME pourront, par ailleurs, bénéficier d’une facilitation de l’accès à la commande publique dans le cadre d’un Small Business Act.
L’Economiste parle également d’un «cadeau» du ministre à la TPE. Etant donné qu’elles n’arrivent à se financer ni auprès des banques ni auprès des associations de microfinance dont la quotité est plafonnée à 50.000 dirhams, il est proposé «d’augmenter ce plafond et de permettre à la Caisse centrale de garantie (CCG) de financer une rallonge à des taux intéressants». A ce propos, un grand changement se prépare dans le catalogue des mécanismes de garantie administré par la Caisse centrale de garantie. Selon le journal, ils seront ramenés à deux fonds de garantie seulement, contre 12 auparavant. Le premier servira au financement des besoins de trésorerie ou du fonds de roulement et le second à l’investissement. Il est question de «simplifier la communication à destination des PME qui se perdaient dans cette panoplie de garanties». Mais attention, «l’accès à ces outils de financement est conditionné à l’amélioration de la gouvernance, dont l’appréciation sera confiée aux commissaires aux comptes et aux auditeurs externes».