À l’issue de son premier Conseil de l’année, tenu mardi 21 mars, Bank Al-Maghrib (BAM) a relevé, pour la troisième fois consécutive, son taux directeur de 50 points de base à 3%. Cette décision, qui prend effet à partir de ce jeudi 23 mars, semble être bien accueillie par le marché financier, qui l’avait déjà anticipé.
«Cette décision était attendue par le marché financier. Dans ses différentes sorties, le wali de BAM a défendu le resserrement monétaire en indiquant que si la hausse des taux pouvait avoir des impacts indésirables à court terme, le coût de la non-action serait largement plus élevé à moyen et long termes», explique, questionné par Le360, Farid Mezouar, directeur de FL Markets et spécialiste du marché boursier.
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En effet, une enquête d’Attijari Global Research, publiée quelques jours avant la réunion du Conseil de BAM et réalisée auprès de 35 acteurs parmi les plus influents du marché financier, faisait ressortir un consensus en faveur d’une hausse du taux directeur de la banque centrale.
Ainsi, sur le marché secondaire des bons du Trésor, le rendement des bons à maturité de deux ans avait déjà atteint un taux de 3,8% avant la décision de BAM, soit une hausse de 80 points en 2023, anticipant ainsi la nouvelle hausse du taux directeur.
Pour ce qui est de la réaction immédiate du marché, Farid Mezouar précise que le jour de l’annonce du relèvement du taux directeur à 3%, le MASI a corrigé de -1,25% car «même si la hausse du taux directeur était attendue, sa matérialisation a pesé sur le moral des investisseurs, surtout devant un faible volume boursier».
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Toutefois, le lendemain de l’annonce, le mercredi 22 mars, le MASI a rebondi de 1,34%, car «les investisseurs semblent avoir dédramatisé les annonces de BAM», précise le directeur de FL Markets.
Selon ce spécialiste, les acteurs du marché financier parient désormais sur une pause dans la hausse des taux de la banque centrale. Une stabilisation à lire, selon lui, entre les lignes dans le communiqué de Bank Al-Maghrib, qui explique que le rendement non agricole au Maroc devrait poursuivre une tendance baissière durant les prochains mois.
«BAM précise dans son communiqué que les activités non agricoles devraient poursuivre leur ralentissement en 2022. Sachant que la hausse des taux pèse sur la demande, cette situation devrait amener la banque centrale à se retenir en juin, en dehors de la survenance de nouveaux événements», conclut-il.