Les vitres brisées, les équipements arrachés et les abris détériorés sont devenus monnaie courante dans certaines stations de Trambus flambant neuves à Agadir. Alors que ces infrastructures s’inscrivent dans le cadre du programme de développement urbain 2020-2024 signé devant le roi Mohammed VI, leur mise en service tarde, laissant place à la détérioration et à la colère des citoyens.
«Plusieurs stations ont été vandalisées sur les avenues Hassan II et Hassan premier, notamment près du Souk El Had, ainsi qu’à Tikiouine», déclare Rachid Boukbir, chauffeur de taxi à Agadir. «Ces actes donnent une mauvaise image de notre ville qui accueille pourtant de nombreux touristes», ajoute-t-il, appelant à une mobilisation collective pour préserver les biens publics.
Le chauffeur pointe du doigt la responsabilité de plusieurs acteurs: autorités locales, opérateurs de transport, société civile et citoyens. «Il est indispensable de sanctionner les auteurs de ces actes pour qu’ils servent d’exemple», insiste-t-il.
De son côté, Nour-eddine Hmimou, acteur associatif, estime que ce vandalisme témoigne d’une colère sociale face à la lenteur du lancement des lignes de Trambus. «Les travaux d’aménagement des voies sont terminés depuis des mois, mais les bus ne circulent toujours pas», affirme-t-il. «Ce retard alimente la frustration, alors que ces bus sont censés répondre à la crise du transport dans toute la région du Grand Agadir, y compris Dcheira, Inezgane, Aït Melloul ou encore Tiznit et Taroudant», souligne-t-il.
Une station de Trambus vandalisée à Agadir. (M.Oubarka/Le360)
Le militant appelle les autorités compétentes à accélérer le processus de mise en service. «Ces bus sont un acquis majeur pour la ville. Il faut sensibiliser les citoyens à l’importance de les préserver», plaide-t-il. «Les associations et les élus locaux ont ici un rôle crucial à jouer», ajoute-t-il.
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Face à la montée des actes de vandalisme, le conseil communal se veut rassurant. «Un centre de commandement et de coordination ouvrira dans les prochains jours, sous l’égide de la Direction générale de la sureté nationale d’Agadir», annonce Abdellah Boulghmaïr, vice-président du conseil communal. «Ce centre permettra de surveiller les rues grâce à des caméras installées dans les zones sensibles afin de lutter contre toutes les formes de délinquance», précise-t-il.
En attendant, les citoyens, usagers et professionnels du transport ne cachent plus leur impatience. Ils demandent que les promesses faites en 2020 deviennent enfin réalité.
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