L’agriculture subit les changements climatiques et se cherche une stratégie pour les anticiper. L’échéance 2020 est à nos portes, et l’on mesure les enjeux que représentent désormais la gestion de la ressource en eau et l’adaptation de l’agriculture au changement climatique. Un défi majeur qui attend les décideurs et les investisseurs.
Il est vrai qu’en matière d’irrigation localisée, le Maroc a fait beaucoup de progrès depuis le lancement du Plan Maroc Vert (PMV) en 2008, mais beaucoup reste à faire pour parvenir à une gestion plus efficace et économe de l’eau.
Mais il y a un autre défi -reconnu par tous-, celui de la nécessité de réadapter l’agriculture pluviale à la réalité écologique en vue de réduire la désertification et la vulnérabilité aux sécheresses, et de valoriser la diversité environnementale et la fonction productive des écosystèmes.
Certes, des investissements ont été consentis ces dernières années dans le cadre du PMV, mais le secteur requiert indéniablement une injection importante de capitaux et de matière grise au cours des prochaines années pour le rendre plus compétitif et surtout réduire son empreinte écologique, pour un mode d’agriculture durable à tout point de vue.
Eléments de débat
Il est temps, en effet, de passer à une agriculture de «précision», comme le soulignent les spécialistes, adaptée aux exigences de productivité, de compétitivité et de protection de l’environnement. C’est d’ailleurs le thème de la première conférence, que présidera mercredi matin le ministre de l’Agriculture et de la pêche maritime, Aziz Akhannouch, intitulée «De la COP21 à la COP22, relever le triple défi: sécurité alimentaire, atténuation et adaptation».
Le débat, qui sera animé par des experts nationaux et internationaux, tentera –au niveau du premier panel- de mettre en évidence les acquis de la science en matière de préservation des ressources (eau, sols et écosystèmes) ; de permettre la mise en pratique de quelques solutions en s’appuyant sur l’innovation, l’expertise et la recherche-développement à même de développer l’économie rurale.
Un deuxième panel veillera à mettre en exergue «les outils et les financements pour des projets de territoires climato-intelligents». Et un troisième panel revisitera «les stratégies nationales» pour en tirer les enseignements et s’assurer que les investissements sont réalisés de façon responsable (réalisation des études d’impact, implication des populations locales…).
La journée sera bien chargée, puisque, en parallèle, deux autres conférences sont prévues sur «l’impact des changements climatiques sur les différents systèmes de production» ; et «la mécanisation au service du développement agricole»: mesures étatiques de subventions et modalités de financement.
Cela dit, le SIAM tentera d’apporter des réponses à toutes les questions liées au développement durable de l’agriculture marocaine. Sur les 5 jours que dure l’événement (du 27 avril au 1er mai), le commissariat du SIAM propose un programme bien fourni de conférences, colloques et tables-rondes sur des thématiques pointues en concertations avec les professionnels et les partenaires.
L’objectif est de donner aux acteurs (plus de 1.200 exposants et plusieurs dizaines de milliers de professionnels attendus cette année) et aux décideurs des éléments qui leur permettront de débattre des évolutions possibles de l’agriculture, mais aussi de s’engager sur les choix qu’ils jugent à même de répondre aux défis.
A noter que les Emirats Arabes unis sont l'invité d'honneur de cette 11e édition. Ce pays représente un partenaire de choix pour le Maroc. Plus de 4 milliards DH d'échanges commerciaux et surtout 3e investisseur étranger et le premier parmi les pays arabes.