C’est une petite victoire pour les établissements hôteliers marocains qui souffraient de la concurrence quelque peu déloyale de Airbnb et Booking.com.
Sur le site Bloomberg qui a annoncé la nouvelle, Mehdi Taleb, directeur de la réglementation, du développement et de la qualité au ministère du Tourisme, du transport aérien, de l’artisanat et de l’économie sociale, déclare ainsi que l’objectif est d’agir sur les dommages causés à plus de 3.800 hôtels et une centaine d’agences de voyages.
La mise en œuvre et le respect de cette nouvelle décision seront contrôlés par le ministère de tutelle et le secteur de l’hôtellerie. D’ici là, le gouvernement promet aux agences de voyages locales de les aider à mettre en place des packages attractifs pour favoriser l’égalité des chances entre ces dernières et les deux plateformes.
Une nouvelle qui ne ravira pas en revanche les quelque 20.000 utilisateurs marocains de Airbnb qui utilisent la plateforme pour louer leur domicile.
A quoi s’attendre pour les utilisateurs d’Airbnb ?Les hôtes marocains devront désormais appliquer une taxe pour se conformer à la nouvelle législation marocaine. Il leur faudra donc inclure la taxe dans le prix de la réservation, ou exiger le paiement de la taxe directement à l'arrivée. Il est par conséquent recommandé aux hôtes de préciser dans la description de leur logement ou dans leurs échanges avec les voyageurs avant la réservation s'ils appliquent une taxe supplémentaire sur leurs tarifs.
Sur sa plateforme, Airbnb précise toutefois avoir «passé des accords avec les autorités locales de certaines villes ou régions pour collecter et reverser certaines taxes locales au nom des hôtes. Les taxes varient et, selon la législation locale, il peut s'agir d'une somme forfaitaire ou d'un pourcentage calculé en fonction du nombre de voyageurs, du nombre de nuits ou du type de propriété réservé. En réservant un logement à cet endroit, les taxes locales collectées s'afficheront automatiquement lorsque vous payez et apparaîtront sur votre reçu une fois la réservation confirmée».
Par ailleurs, Airbnb est tenu de collecter la TVA ou équivalent (comme la taxe à la consommation japonaise) sur ses frais de service dans les pays appliquant une taxe sur les services fournis par voie électronique. Actuellement sont concernés tous les pays de l'UE, la Suisse, la Norvège, l'Islande, l'Afrique du Sud, le Japon et l'Albanie et le Maroc à compter de 2019.
A quoi s’attendre pour les utilisateurs de Booking.com ?Sur le site, on explique que la plateforme «fonctionnant comme une agence, toutes les réservations sont considérées comme des transactions directes entre votre établissement et les clients». Et de préciser qu’il est «important que vous soyez au courant des taxes et réglementations locales qui s’appliquent à ces transactions».
Le site invite par ailleurs ses clients à prendre contact avec leur comptable, leur conseiller ou le gouvernement local «afin d’obtenir les informations les plus précises et les plus récentes possible sur les taxes et lois applicables».