Al Omrane se prépare à faire ses premiers pas en Bourse. L’entreprise publique spécialisée dans l’immobilier commence par un recours au marché de la dette privée, avant de faire le grand saut dans le marché boursier, rapporte L’Economiste dans son édition du 1er novembre. Le quotidien annonce ainsi que le groupe immobilier entend lever 1 milliard de dirhams sur le marché obligataire, dont 500 millions d'obligations vertes et sociales. Une somme qui lui permettra de financer une partie de son programme d'investissement. Al Omrane devrait investir 31 milliards de dirhams à l'horizon 2022, dont 17,8 milliards de dirhams sur la période 2018-2020.
Le recours à la dette privée est considéré par L’Economiste comme «une mise en condition pour une opération de plus grande envergure», étant donné que «l'entreprise remplit les critères des établissements publics privatisables et que la relance du programme nourrit des spéculations». En attendant, le groupe affiche un taux d'endettement de 57% et une trésorerie négative à fin 2017. Deux indicateurs scrutés par les investisseurs, après les difficultés financières des autres acteurs du secteur. Ceci étant, le journal assure que le taux d'endettement d’Al Omrane est dans la moyenne de ceux des sociétés immobilières cotées. Sauf qu'Al Omrane, compte tenu de la qualité de l'actionnaire, peut mieux négocier son coût de financement. Justement, la prime de risque de l’emprunt qu’il émet, comprise entre 100 et 120 points de base, est proche de celle des banques (entre 70 et 80 points de base).
Attention, toutefois, au stock de produits finis. Il est estimé à 15,3 milliards de dirhams, à fin 2017, pour Al Omrane. Ce qui peut paraître important dans un contexte où «l'évolution de la demande interpelle sur l'écoulement des stocks». Il n’empêche que l’entreprise ambitionne, en 2018, d’augmenter de 6% son chiffre d'affaires à 5,3 milliards de dirhams et de redresser ses bénéfices à 397 millions de dirhams.