Aliments composés: les opérateurs sous enquête

أحمد رحو، رئيس مجلس المنافسة

Ahmed Rahhou, président du conseil de la concurrence.. MAP

Revue de presseLe Conseil de la concurrence a lancé une procédure d’instruction sur certaines pratiques commerciales, tarifaires et non tarifaires, observées sur le marché des aliments composés destinés au secteur avicole. Une revue de presse tirée de L’Économiste.

Le 08/12/2024 à 20h59

Le Conseil de la concurrence s’est autosaisi, sur proposition de son rapporteur général par intérim, Mohamed Hicham Bouayad, pour ouvrir une enquête concernant certaines pratiques commerciales, tarifaires et non tarifaires, touchant le marché des aliments composés pour le secteur avicole et d’autres marchés connexes.

Selon L’Économiste dans son édition du lundi 9 décembre, cette enquête vise à évaluer la conformité de ces pratiques avec les dispositions de la loi relative à la liberté des prix et de la concurrence. «Le régulateur n’a pas donné davantage de détails sur ces pratiques commerciales. Le Conseil s’est saisi d’office à partir d’un avis sur l’état de la concurrence dans le marché des aliments composés au Maroc, soulignant plusieurs “dysfonctionnements concurrentiels” affectant ce marché et des secteurs connexes», rapporte le quotidien.

Dans un avis daté du 24 septembre 2024, l’instance présidée par Ahmed Rahhou a pointé une structure de marché «fortement concentrée» pour les aliments composés destinés au secteur avicole, selon un communiqué publié le 6 décembre. Les aliments composés sont des mélanges spécialement formulés pour répondre aux besoins nutritionnels des animaux d’élevage. Ils jouent un rôle essentiel dans l’alimentation animale, en particulier dans les systèmes d’élevage intensif et semi-intensif.

En 2023, le Maroc a produit environ 4.200 tonnes d’aliments composés, principalement destinés aux volailles. Cette production, en légère augmentation par rapport aux trois dernières années, a presque quadruplé entre 2000 et 2019. Le Conseil de la concurrence a également signalé, dans le même communiqué, que d’autres marchés connexes, notamment celui des poussins d’un jour, présentent également des «dysfonctionnements concurrentiels».

Ces deux intrants (aliments composés et poussins d’un jour) représentent près de 75% du coût de revient du poulet de chair et influencent directement son prix de vente.

Le 20 novembre 2024, le groupement parlementaire du Parti de la Justice et du Développement (PJD) a demandé une intervention du Conseil de la concurrence pour examiner le secteur avicole, où pourraient exister des pratiques anticoncurrentielles. Le parti a exhorté le régulateur à vérifier le respect des principes de libre concurrence dans ce secteur, afin d’éviter toute concentration excessive sur le marché. Le Conseil de la concurrence a précisé, dans son communiqué, que cette saisine d’office est un acte procédural qui ne préjuge pas de l’existence de pratiques anticoncurrentielles dans les marchés concernés.

Au Maroc, l’aviculture représente un secteur important de la filière agricole, générant un chiffre d’affaires d’environ 32,4 milliards de dirhams en 2022 et offrant près de 465.000 emplois directs et indirects.

La production de viande de volaille a connu une forte progression, passant de 70.000 tonnes en 1980 à 685.000 tonnes en 2023. La consommation par habitant a également augmenté, passant de 5,5 kilogrammes en 1995 à 20 kilogrammes en 2023. Par ailleurs, la production annuelle d’œufs au Maroc dépasse 5,5 milliards d’unités.

Par Nabil Ouzzane
Le 08/12/2024 à 20h59