A en croire le quotidien Al Akhbar dans sa livraison de ce mardi 27 janvier, le projet d’autoroute Safi-El Jadida, dont le lancement avait été donné par le souverain en avril 2013 pour un coût global de 4 milliards de dirhams, ne verra pas le jour dans les deux prochains mois comme fixé dans le cahier des charges.
Selon la publication, les données collectées sur le terrain font état d’un arrêt total des travaux au niveau de certains tronçons et une lenteur dans d’autres, précisant que le taux d’avancement des travaux, deux mois avant la date prévue pour l’ouverture de l’autoroute, est de 50 %. Une donnée, qui selon les experts, dénote d’un fiasco total dans l’exécution de ce mégaprojet que le ministre Aziz Rabbah n’a cessé de défendre. D’après Ugur Dogan, PDG de la compagnie turque Nurol, chargée de la réalisation de cet ouvrage, les travaux de construction prendront fin entre fin 2015 et début 2016, sachant que la date butoir de livraison du projet est fixée au 24 mars 2015, suite à quoi l’autoroute sera ouverte au public. Ce retard astreindra la compagnie turque à verser des pénalités de retard conformément aux dispositions du contrat.
Al Akhbar croit savoir que les documents de contrôle de la qualité ont révélé l’existence de fraudes au niveau des matières premières utilisées, ce qui a causé le retard dans l’exécution de plusieurs tranches du projet après que les échantillons de laboratoires interne et étranger aient conclus que la société turque a utilisé des matières premières non certifiées et non homogènes à partir de trois carrières de pierres ayant des sensibilités à l’eau. Pire encore, d’autres données précises imputent le retard dans l’exécution du projet à la permissivité et aux exceptions accordées à la compagnie turque Nurol par le ministère de l’Équipement qui n’a pas obligé les turcs à respecter les clauses contenues dans le cahier de charges, avance le journal.
Toutes les données collectées sur le terrain confirment que l’autoroute Safi-El Jadida ne sera pas inaugurée en date du 24 mars prochain, ce qui constitue une défaillance dans la réalisation de l’un des grands projets lancés par le ministère de l’équipement et du transport. De même, une discrétion totale entoure les procédures juridiques pour amener la société co-contractante à verser les pénalités de retard estimées à 20 millions DH pour chaque jour. Si le volet juridique fait défaut, il n’en demeure pas moins vrai que la qualité des travaux de construction de ce gigantesque ouvrage laisse à désirer, selon un constat établi par des laboratoires spécialisés de contrôle de qualité. La question qui se pose : les tronçons déjà réalisés sont-ils conformes aux normes ISO ?