"Comme dans la plupart des pays à travers le monde, la pandémie du Covid-19 a et aura des conséquences marquées sur les finances publiques. Au Maroc, le déficit budgétaire enregistré en 2020 reste cependant maîtrisé par rapport à la plupart des pays de son voisinage, ce qui témoigne de la prudence fiscale avec laquelle les autorités ont fait face à cette crise", a affirmé Jesko S. Hentschel, dans une interview à la MAP.
Grâce à la solidité des politiques macroéconomiques au Maroc ainsi qu'à son étroite relation avec les institutions multilatérales, le Royaume a pu accéder à un financement externe privé et public conséquent au cours de l'année écoulée, ce qui a certainement contribué à atténuer l'impact de la crise, a expliqué ce responsable.
"Malgré l'augmentation de son poids pendant la pandémie, la dette publique marocaine reste soutenable", a-t-il ajouté, soulignant que la structure de la dette du Royaume a certaines caractéristiques qui limitent sa vulnérabilité, comme par exemple le faible poids de la dette à court terme, et la proportion relativement basse de la dette extérieure et en devises.
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Cependant, pour maintenir ce niveau de viabilité, il sera nécessaire pour le Royaume de poursuivre son objectif de réduire graduellement son déficit budgétaire dans les années à venir. Cela devrait impliquer aussi un effort soutenu pour renforcer l'efficience des dépenses, élargir l'assiette fiscale et rendre la collecte des impôts plus efficace et équitable, a-t-il estimé
Rappelons que le déficit budgétaire du Maroc a quasiment doublé en 2020, passant de 46,5 milliards de dirhams à 82 milliards de dirhams, pesant désormais près de 7,6% du PIB. Le taux d’endettement global est, quant à lui, passé de 80,4% du PIB en 2019, à plus de 94% du PIB en 2020.
Pour 2021, le déficit budgétaire devrait connaitre un allégement de près d‘un point pour atteindre 6,4% du PIB, selon les prévisions du Haut-commissariat au plan (HCP). Le taux d’endettement public global devrait quant à lui se situer à 95,6% du PIB.