Il s’agit des mêmes prévisions annoncées dans le rapport de suivi de la situation économique dans le Royaume, publié en novembre dernier, dans lequel la Banque mondiale souligne que «ces dernières années, le Maroc a démontré à plusieurs reprises sa forte capacité à répondre efficacement aux chocs».
Dans la mise à jour des projections pour la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA), les auteurs du rapport soulignent que «la croissance progressera dans certaines économies, en particulier Djibouti, le Maroc et la Tunisie», tout en alertant notamment sur l’impact des «incertitudes» causées par le conflit au Moyen-Orient sur l’économie régionale et internationale. Selon la Banque mondiale, ce conflit «accroît l’incertitude des prévisions. En supposant qu’il ne s’aggrave pas, la croissance dans la région MENA devrait remonter à 3,5% en 2024 et 2025».
Toutefois, une intensification de ce conflit, y compris ses retombées sur les économies voisines et l’afflux de réfugiés, «fait planer une sévère menace sur la croissance régionale», ajoute la même source, qui note aussi que les pays de la zone MENA restent exposés aux catastrophes naturelles et au changement climatique.
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Dans les pays exportateurs de pétrole, si les cours baissent ou si la demande faiblit, la production pétrolière pourrait être limitée et les réductions risquent de perdurer, poursuit la même source, notant que dans les pays importateurs, le resserrement des conditions financières mondiales pourrait peser négativement sur les perspectives de croissance, en raison des besoins importants de financement extérieur.
Inflation élevée dans la région MENA
L’institution de Bretton Woods fait en outre remarquer que la région MENA était déjà en proie à de multiples difficultés, notamment des baisses de la production pétrolière, une inflation élevée et une activité limitée du secteur privé dans les économies importatrices de pétrole, rappelant que la croissance de cette région a fortement ralenti en 2023, pour s’établir à une moyenne de 1,9%.
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Selon les estimations, la croissance des pays membres du Conseil de coopération du Golfe (CCG) a fortement chuté en 2023, du fait de la baisse de la production pétrolière qui a plus que neutralisé la vigueur de l’activité du secteur non pétrolier, indique encore la Banque mondiale.
L’institution financière relève également que la croissance des importateurs de pétrole a fléchi l’année dernière, reflétant l’anémie de l’activité du secteur privé, ajoutant que l’inflation alimentaire est restée résolument élevée, tandis que d’importantes dépréciations monétaires ont accentué l’inflation globale. En revanche, ses estimations font état d’une reprise de la croissance au Maroc grâce au redressement du secteur agricole, et ce malgré le tremblement de terre survenu en septembre, selon le rapport.
Au niveau mondial, l’institution financière basée à Washington anticipe en 2024 une troisième année consécutive de ralentissement, avec un taux de croissance projeté à 2,4%, contre 2,6% prévu auparavant.