Conséquence du déficit pluviométrique que connaît le Maroc depuis deux ans, la retenue des barrages a atteint des niveaux critiques. C’est notamment le cas du bassin hydraulique du Bouregreg et de la Chaouia, dont le taux de remplissage ne dépasse pas les 24%, contre 38% durant la même période de l’année dernière. Problème: ce bassin répond à lui seul aux besoins en eau de 23% de la population dans les trois régions de Casablanca-Settat, Rabat-Salé-Kénitra et Béni Mellal-Khénifra.
S’étalant sur une superficie de plus de 20.000 km2, ce bassin hydraulique a connu un déficit de précipitations de 51% au cours de l’année hydrologique 2021-2022, ce qui a accentué le déficit enregistré au niveau des apports en eau aux barrages de la région, et qui a culminé à 93%.
Et durant la période allant du 1er septembre 2022 à ce jour, ce bassin a connu un déficit pluviométrique d’environ 38% et un déficit de 73% au niveau de son apport au grand barrage de Sidi Mohammed Ben Abdellah et de 55% au barrage de Tamesna.
Les projets en cours
Pour faire face à cette situation et sécuriser les besoins en eau des habitants de la région, plusieurs mesures ont été prises dans le cadre de la stratégie nationale de l’eau en cours de déploiement. «Il s’agit notamment de rationaliser la gestion de la distribution d’eau potable, l’irrigation ou le transfert d’eau pour l’agriculture, en plus des efforts de sensibilisation du grand public», explique Aziza Bilal, responsable du service communication et coopération chez l’Agence du bassin hydraulique du Bouregreg et de la Chaouia, interrogée par Le360.
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Il s’agit également de la réalisation de projets de réutilisation des eaux usées traitées pour l’arrosage des espaces verts et l’irrigation, en plus des travaux d’interconnexion entre le barrage Garde du Sebou et le barrage Sidi Mohamed Ben Abdellah, qui ont démarré en décembre 2022.
Pour augmenter l’offre en eau dans les trois régions que couvre le bassin du Bouregreg et de la Chaouia, le ministère de l’Équipement et de l’Eau travaille également à la construction de stations de dessalement de l’eau de mer, notamment celle de Casablanca, dont la capacité de traitement s’élève à 548.000 m3 par jour (ou 200 millions de m3 par an), extensible jusqu’à 822.000 m3 (ou 300 millions de m3 par an).