Décidément, les immobilières n’ont plus la cote au niveau de la place casablancaise. Lors de la séance du 9 décembre courant, les cours d’Addoha, d’Alliances et de Résidences Dar Saada ont reculé de respectivement -3,73% à 25 dirhams pour 101.441 titres échangés, -5,88% à 40 dirhams pour 34.599 actions ayant changé de mains et -3,78% à 150 dirhams pour seulement 390 titres échangés.
Conséquence de ces nouvelles baisses, les valeurs Addoha, Alliances et Résidences Dar Saada accusent des pertes respectives de -33,43%, -85,61% et -24% depuis le début de l’année alors que les indices Madex et MASI de la place n’ont cédé que de respectivement -7,78% et -7,56%.
Des performances supérieures aux prévisionsPourtant les résultats semestriels du secteur ne sont pas aussi mauvais. En dehors du groupe Alliances qui a accusé un déficit semestriel de -384 MDH à fin juin 2015, le groupe Addoha s’est mieux comporté en réalisant des résultats meilleurs que ceux annoncés dans son Plan génération cash dont un résultat net en progression de 1% à 614 MDH et une réduction de son volume d’endettement supérieur à l’objectif programmé. Mieux, Résidences Dar Saada a réalisé des performances financières supérieures aux prévisions de son business plan avec un résultat net de 155 MDH contre une prévision de 115 MDH.
C’est dire que la situation n’est pas aussi désespérée pour les acteurs du secteur qui ont tous lancé des plans de restructuration en mettant l’accent sur la génération de cash donnant la priorité à l’écoulement des stocks et à la réduction des investissements dans le but de réduire leur niveau d’endettement. Et globalement, les résultats réalisés durant ce premier semestre sont satisfaisants.
Le secteur immobilier en panneComment alors expliquer cette désaffection des investisseurs ? La conjoncture sectorielle y est pour beaucoup. Le secteur immobilier n’est plus aussi prometteur qu’auparavant. Les promoteurs immobiliers ont du mal à écouler leurs stocks. Pourtant, le déficit en logements, estimé à 500.000 logements actuellement, constitue un potentiel de développement important pour le secteur. Toutefois, la demande n’est pas au rendez-vous.
La situation financière et surtout certains problèmes de remboursements de créances par certains promoteurs immobiliers ont impacté négativement sur le moral des investisseurs qui ont globalement déserté ces valeurs.
En outre, l’effet CGI a beaucoup porté préjudice au secteur immobilier coté. Les scandales et surtout la manière dont a été gérée la sortie de cette immobilière de la cote ont beaucoup porté préjudice au marché boursier en général et le secteur immobilier coté en particulier.
Enfin, le secteur pâtit également de la conjoncture boursière globale de la place casablancaise qui a du mal à retrouver un nouveau souffle. Les réformes en cours pourront peut-être contribuer à sortir la place de sa léthargie en la réconciliant avec les investisseurs aussi bien locaux qu’étrangers.